COMANECI Nadia (1962) Roumanie – États-Unis / Gymnastique : 🟡5 ⚪️3 🟠1

Si on ne devait retenir qu’un seul nom dans la gymnastique mondiale ce serait le sien. C’est l’une des reines encore aujourd’hui. Révélée aux Jeux de Montréal 1976 alors qu’elle vient de fêter ses 14 ans, la petite Roumaine totalise à sept reprises la note maximale de 10, ce qui reste exceptionnel. Elle obtient 3 médailles d’or. Il est d’ailleurs à noter que les panneaux de signalisation ne pouvaient pas à l’époque afficher la note de 10 car cela paraissait impossible. Depuis ses prestations, c’est désormais possible.

 

À Moscou, quatre ans plus tard, elle est de nouveau médaillée d’or à la poutre et aux exercices au sol mais échoue au concours général face à la soviétique Yelena Davidova.

Réalisant des figures que personne ne tente, Nadia Comaneci est tellement supérieure à ses adversaires que le public ne se déplace que pour elle. Pourtant à Moscou, la foule qui garnit les gradins ne lui est pas favorable. Les autorités soviétiques ont chargé des militaires de scander des insultes pour la déstabiliser. Ils l’invitent « à tomber ». Loin de craquer, la petite roumaine triomphe une nouvelle fois.

 

Bien que la Roumanie soit un des seuls pays communistes à participer aux Jeux de Los Angeles 1984, Nadia Comaneci s’y rend, mais ne participe pas aux compétitions dominées par l’américaine Mary Lou Retton.

Loin d’être une privilégiée

Présentée comme membre privilégié du régime Ceausescu alors au pouvoir en Roumanie, elle fuit son pays lors de sa destitution en 1989. Elle trouve refuge aux États-Unis et vivra des premières années difficiles et rocambolesques sur le sol américain. Finalement, elle prend quelques années plus tard la nationalité américaine et épouse celui qui l’avait accueilli lors de son arrivée, l’ancien gymnaste Bart Conner. Ensemble, ils ont créé un important complexe dans le domaine de la gymnastique.

 

Nadia Comaneci aux côtés de son époux, Bart Conner

On sait désormais que loin d’être une privilégiée, Nadia Comaneci a souffert sous le régime Ceausescu. Le livre « Nadia et la Securitate », écrit par l’historien Stejarel Olaru a révélé que ses séances d’entraînement tenaient davantage du dressage. Elle pouvait être giflée si elle prenait quelques grammes.

Jusqu’à sa fuite, elle était prisonnière dans son pays, empêchée de voyager à l’étranger et surveillée de près par des agents secrets, des responsables de la gymnastique roumaine et même le pianiste en charge des séances d’entrainement.

 

Nadia Comaneci est toujours aujourd’hui une ambassadrice de sa discipline et occupe des fonctions honoraires de représentante de la gymnastique dans son pays d’origine. Avec sa fondation et au pris de plusieurs actions humanitaires, elle a financé la construction d’une clinique pour les enfants roumains.

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