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L’actuel bouclier anti-drone ne convainc pas

A un peu plus de trois mois et demi des Jeux de Paris 2024, des incertitudes subsistent sur le système de défense anti-drones destiné à protéger Paris d’un hypothétique attentat lors de la cérémonie d’ouverture.

 

Le spectre d’un attentat hante tous les pays organisateurs des Jeux depuis au moins 50 ans. Tout le monde se rappelle, la tristement célèbre prise d’otages lors des Jeux de Munich 1972.

 

C’est ainsi qu’une incertitude plane sur le bouclier de défense anti-drone prévu pour l’événement olympique. « C’est énervant que cela soit révélé, mais oui, malheureusement, contrairement à la ligne officielle, les choses ne fonctionnent pas vraiment comme nous le souhaiterions », a confirmé à l’AFP une haute source sécuritaire, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

 

En mai 2023, lors de la signature du protocole de sécurité des Jeux olympiques, le ministre français de l’Intérieur et des outre-mer Gérald Darmanin (photo) qualifiait les drones de « sans doute la principale menace à craindre ». Avec une flotte estimée à près de trois millions de drones privés en France, les autorités tiennent à empêcher que ces drones ne survolent les sites olympiques sans autorisation.

 

La réponse militaire pour les Jeux a été confiée aux groupes industriels de défense et de sécurité Thales et CS Group en avril 2022, mais la livraison de six systèmes, baptisée « Parade », prévue pour juin 2023, a été retardée de plusieurs mois.

Ce retard a contraint le Sénat à mettre en place une commission d’information à la fin de l’année dernière. Le président de cette commission, Cédric Perrin, avait prévenu en décembre dernier que la lutte contre les drones n’était pas « à la hauteur ».

… Et si là encore on envisageait le plan B

Trois mois plus tard, un exercice d’envergure organisé par l’armée de l’air mi-mars (photo) pour tester les premiers systèmes « Parade » à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, n’a pas non plus convaincu tous les participants.

En réponse, et pour des raisons de sécurité nationale, les sénateurs ont annoncé le 20 mars que leur rapport ne serait pas rendu public. « C’est une question de sécurité nationale » et sa publication « pourrait être dangereuse ».

 

Le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a clôturé les auditions à huis clos de la commission le 2 avril, peu avant de confirmer que celui-ci avait demandé à Thales des améliorations pour « répondre précisément à toutes les demandes de la commission ». Contactée par l’AFP, Thales a refusé de commenter publiquement.

 

Pour information, l’Armée de l’Air a récemment acquis plusieurs systèmes anti-drones « Bassalt », fabriqués par Hologarde, filiale du groupe aéroportuaire parisien (ADP), pour détecter et intercepter les drones dans un rayon de 10 kilomètres. Avec Bassalt, les militaires pourraient « équiper tous les sites des Jeux olympiques » y compris ceux de la cérémonie d’ouverture. Encore faut-il vouloir activer ce plan B anti-drones, selon la source sécuritaire interrogée.

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