Plan anti-corruption : la France lave plus blanc !

Les procureurs français travaillent sur quatre enquêtes concernant d’éventuels actes répréhensibles avant Paris 2024. Ces enquêtes sont-elles le signe de problèmes ou d’un véritable effort de lutte contre la corruption ? L’universitaire américain Andy Spalding pense que la France a la volonté d’organiser des Jeux propres.

 

Le COJO Paris 2024 fait toujours l’objet  de quatre enquêtes financières, portant notamment sur la rémunération de son président, Tony Estanguet et sur des soupçons de favoritisme lors de l’attribution des marchés, dont ceux de la cérémonie d’ouverture et du relais de la flamme olympique.

Une de ces enquêtes est terminée. Elle concerne l’un des directeurs de l’organisation, Michaël Aloïsio. Ce dernier était accusé de favoritisme  par un ancien salarié du COJOP concernant les conditions d’attribution d’un marché public de 2023 par la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur pour constituer son dossier de pré-candidature aux Jeux d’hiver 2030. Le Parquet national financier (PNF) a classé l’affaire sans suite.

 

Il lui reste à élucider les autres affaires et faire toute la lumière afin qu’une fois les lampions de la fête terminée, le public ne soit pas confronté comme pour l’attribution des Jeux de Rio 2016 ou la passation des marchés publics à Tokyo 2020, à des affaires de corruption.

Un universitaire américain décrypte les efforts français

Dans un entretien qu’il vient d’accorder à l’Agence France-presse (AFP) l’universitaire américain Andy Spalding (photo) explique qu’au contraire, les enquêtes en cours montrent que les français ont la volonté d’organiser des Jeux propres.

 

Cet universitaire qui étudie la corruption lors des « méga-événements » sportifs tels que les Jeux olympiques ou la Coupe du monde de football, affirme que les autorités françaises montrent qu’elles sont sérieuses.

 

Dans l’entretien, Andy Spalding, professeur à la faculté de droit de l’Université de Richmond, pense que les Jeux de Paris pourraient marquer le début d’une « nouvelle ère » d’un sport international plus propre.

 

Selon Spalding, la corruption aux Jeux olympiques a été initiée lors de l’attribution des Jeux d’hiver de Salt Lake City. Elle a pris une forme plus forte encore avec les Jeux de Sotchi 2014 qui aurait couté entre 25 et 50 milliards de dollars et pour lesquels Spalding pense que « plusieurs milliards ont été détournés ». Que penser selon lui, de « l’attribution des Jeux d’hiver à Pékin 2022 dans un pays qui n’avait jusque-là aucune tradition de sports d’hiver « ?

Le CIO impose une obligation contractuelle anti-corruption

Les scandales de corruption ont détérioré l’image du Comité International Olympique. Le CIO a besoin d’un modèle économique durable. Il a adopté des réformes qui s’attaquent aux deux différentes composantes de la corruption : l’une au sein même de l’organisation en réformant le processus de candidature, l’autre en luttant contre la corruption dans le pays hôte : le comité d’organisation, la ville, le comité national olympique (CNO).

 

Selon Spalding, la France est le premier pays à avoir « une obligation contractuelle exécutoire d’adopter des programmes anti-corruption ». Personne ne connaît le contenu des obligations, mais elles semblent rigoureuses. Milan-Cortina 2026 et Los Angeles 2028 doivent adopter les mêmes.

 

Pour étayer son argumentation, l’universitaire américain met en avant la Loi Sapin2 adoptée en France en décembre 2016. Ce texte est baptisé « lutte contre les manquements à la probité » autrement dit la corruption. Cette loi créé une obligation indépendante pour les entreprises d’adopter des programmes afin de prévenir des phénomènes tels que la corruption, le favoritisme ou l’extorsion.

Dans la plupart des régions du monde, selon Spalding « cette conformité n’existe pas ».

 

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