L’ancien président de Rio 2016 condamné à 30 ans de prison

L’ancien président de Rio 2016 et du Comité olympique brésilien, Carlos Nuzman, a été condamné à 30 ans de prison pour avoir acheté des voix pour l’obtention des Jeux olympiques et paralympiques de Rio 2016.

 

Nuzman a été reconnu coupable de corruption, d’organisation criminelle, de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale par le président du 7e Tribunal pénal fédéral de Rio de Janeiro. Âgé aujourd’hui de 79 ans, l’ancien volleyeur international n’ira toutefois pas en prison. Une procédure d’appel est en cours.

Par ailleurs, l’ancien gouverneur de Rio de Janeiro Sergio Cabral, ainsi que l’ancien directeur général de Rio 2016 sont également condamnés à des peines de prison. Cabral a écopé d’un peu plus de 10 ans de prison.

Les mécanismes de la corruption

En octobre 2017, Nuzman a été arrêté dans le cadre d’une enquête intitulée « Opération Unfair Play ». A la suite de la découverte d’e-mails compromettants, il était soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin de 2 millions de dollars à des membres du Comité international olympique (CIO) pour l’obtention des Jeux olympiques et Paralympiques de Rio de Janeiro 2016.

 

L’enquête avait été lancée après que le journal français Le Monde avait révélé que des membres du CIO avaient été soudoyés trois jours avant la session de l’organisation à Copenhague, en octobre 2009. C’est lors de cette session que Rio de Janeiro avait obtenu les Jeux au détriment de Chicago, Madrid et Tokyo.

Elle était devenue à cette occasion, la première ville d’Amérique du Sud à obtenir les Jeux.

Cabral se met à table

Nuzman lors de l’obtention des Jeux aux côtés de l’ancien président Lula et de la légende du football mondial, Pelé.

C’est l’ancien gouverneur de Rio, Sergio Cabral, qui est en prison depuis 2016 et purge une peine de 200 ans de prison pour fraude et corruption qui a révélé le mécanisme de l’opération.

Il a déclaré avoir non seulement payé 2 millions de dollars en échange de six voix de membres du CIO pour permettre leur vote en faveur de Rio. Mais Cabral a ajouté qu’il avait également gonflé cette somme de 500.000 dollars supplémentaires qui ont été versés à Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack, alors membre du CIO et président de la Fédération Internationale d’athlétisme (IAAF) pour l’obtention de 3 voix supplémentaires.

Qui seraient les corrompus ?

Lors de l’audience, Cabral a cité deux légendes du sport, le perchiste ukrainien Sergueï Bubka et le nageur russe Aleksandr Popov, comme étant des personnalités du CIO ayant reçus des pots-de-vin. Tous deux ont nié les allégations et ont menacé de poursuites judiciaires.

Un autre médaillé olympique, l’ancien sprinteur Frankie Fredericks a également été cité. Devenu membre du CIO en 2012, le Namibien a été inquiété par une enquête de justice en 2017 au sujet d’un versement de 300.000 dollars sur un de ses comptes dans un paradis fiscal. Il présidait la commission d’évaluation de Paris 2024. Il a été écarté du CIO après l’affaire en question.

 

Cabral a affirmé que les neuf voix achetées avaient été essentielles pour garantir l’obtention des Jeux. Au premier tour de scrutin, Rio avait obtenue 26 voix, soit 8 de plus que Chicago. Une avance substantielle qui lui a permis de s’imposer finalement lors des tours suivants face à Madrid avec 66 voix pour seulement 22 aux espagnols.

 

Dans son témoignage, Cabral a également déclaré que l’ancien président brésilien Lula et Eduardo Paes, le maire de Rio de Janeiro lors de la candidature aux Jeux, étaient au courant de la corruption. Ils n’y aurait pas participé directement.

La famille Diack encore au cœur de la corruption

Le président du tribunal de Rio a déclaré qu’il enverrait les résultats de l’enquête aux autorités sénégalaises et françaises, où respectivement Papa Massata Diack et Lamine Diack font toujours l’objet d’enquêtes.

 

En septembre 2020, Lamine Diack a été condamné à Paris pour de multiples accusations de corruption au cours de son mandat. Certaines sont liées au scandale de dopage russe, mais également à l’obtention des Jeux de Tokyo 2020.

Il a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Lamine Diack était assigné à résidence en France depuis 2015, mais a pu rentrer chez lui au Sénégal après le paiement d’une caution de 600.000 dollars.

 

Son fils, Papa Massata Diack, qui travaillait comme consultant marketing à l’IAAF, a également été reconnu coupable et condamné à cinq ans de prison en son absence. Le juge français avait affirmé à l’audience que 15 millions de dollars avaient été acheminés vers les sociétés du fils Diack à partir de divers contrats négociés par son père à la tête de l’IAAF.

Papa Massata Diack vit au Sénégal. Le pays a refusé de l’extrader vers la France pour le procès. L’un et l’autre ont ​​fait appel de leurs condamnations.

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