SCANDALE CORRUPTION Salt Lake City 2002 / Maux du sport

L’affaire de corruption pour l’attribution des Jeux d’hiver de 2002 à Salt Lake City débute fin 1998 lorsque le président de la Fédération internationale de ski (FIS) et membre imminent du CIO, Marc Hodler accuse certains de ses confrères d’avoir « vendu » leurs votes en faveur de Salt Lake City.

C’est la troisième candidature de la capitale de l’Utah et cette fois, les mormons qui gouvernent l’état entendent mettre toutes les chances de leur côté.

 

C’est ainsi que les deux promoteurs des Jeux, Tom Welch, le président du Comité d’organisation et Dave Johnson, son adjoint n’hésitent pas à « approcher » des membres originaires d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud afin qu’ils votent en faveur de la ville américaine lors de la session du CIO en 1995.

Ils seront remplacés par le Sénateur républicain Mitt Romney (photo) qui mènera à bien l’organisation des Jeux.

L’enquête impartiale

Après les révélations d’Hodler, le CIO désigne une commission d’enquête dirigée par l’avocat canadien Dick Pound (photo) vice-président de l’organisation. Pound fera le travail sans état d’âme et révèlera que 16 des 114 membres du CIO ont perçu des pots de vins et des cadeaux en échange de leur vote.

 

10 membres seront exclus de l’organisation. D’autres comme le vice-président coréen Kim Un-yong, largement cité s’en tireront sans dommage. Ils tomberont quelques mois plus tard pour d’autres affaires de corruption en Corée du Sud.

 

Deux ans plus tard, lorsque Pound sera candidat à la présidence du CIO, certains membres lui feront « payer » son enquête indépendante et il ratera l’élection à la présidence au profit de son adversaire belge, Jacques Rogge.

Une affaire salutaire

Lors du procès, il sera démontré que le Congolais Jean-Claude Ganga était l’homme-lige, soupçonné de trois actes délictueux. Cet ancien ambassadeur du Congo en Chine avait acheté trois villas à 30 kilomètres de la future piste de descente. La revente de ces maisons, peu de temps après le vote du CIO, lui a permis de réaliser une plus-value de 60.000 dollars. Profitant de son séjour dans l’Utah, il a également subi des soins dans un hôpital de Salt Lake City, pour traiter une hépatite, sans avoir à débourser quoi que ce soit. Enfin, il s’est vu remettre, par le président du comité de candidature, 50.000 dollars en liquide, une somme destinée à « développer le sport chez les jeunes en République du Congo ».

 

D’autres accepteront des bourses d’études pour leurs enfants, du travail pour un époux, de l’argent pour mener campagne lors d’élections locales. Pour la première fois, des membres du CIO ont été exclus, répudiés pour ne pas avoir respecté le serment prononcé lors de leur investiture, selon lequel ils doivent demeurer « étrangers à toute influence politique ou commerciale ».

 

L’affaire de Salt Lake City a fait du bien à l’institution qui a dû se réformer sous l’influence de son nouveau président Jacques Rogge (photo). Le CIO était devenu une institution au fonctionnement obsolète. Imaginé sur le modèle d’un cercle anglais, le CIO s’était figé dans le temps avec des membres qui se cooptait.

L’arrivée en nombre d’anciens sportifs a permis au CIO d’être plus en phase avec la réalité d’une institution dont la principale fonction est de gérer le sport mondial.

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