Menace de boycott : La Russie s’en inquiète
Le Comité national olympique Ukrainien tient une Assemblée Générale Extraordinaire aujourd’hui pour discuter de la possibilité de se retirer des Jeux de Paris 2024 si les Russes et les Biélorusses sont autorisés à y participer. Cette affaire inquiète la Russie qui craint une contagion chez d’autres pays occidentaux.
C’est le ministre russe des sports, Oleg Matytsin (photo) qui le premier s’est inquiété du projet ukrainien de boycotter les Jeux de Paris 2024. Selon lui, cette décision en raison de la participation de son pays est « destructeur » et « nuit au sport international ».
On sait depuis le sommet olympique en décembre dernier que le CIO « explore une voie » permettant aux sportifs russes et biélorusses de participer aux Jeux l’année prochaine sous une bannière neutre malgré la guerre en cours en Ukraine.
C’est ainsi que les Russes pourraient à l’automne participer aux Jeux asiatiques à Hangzhou et ainsi gagner leur qualification pour les Jeux de Paris l’année prochaine.
Cette décision a suscité la colère des responsables ukrainiens et notamment son ministre des Sports Vadym Guttsait qui a averti que son pays envisagera de boycotter Paris 2024 si la Russie et la Biélorussie sont présentes.
Les russes craignent la contagion
« Mon opinion sur de telles déclarations est, bien sûr, négative », a déclaré Matytsin dans un communiqué de l’agence TASS. « Ils sont destructeurs, [et] nuisent au sport international en général ».
Il est évident que le retour des russes (et biélorusses) sur la scène internationale n’est pas du goût de tout le monde. Cela d’autant que ces derniers en ont rajouté une couche en affirmant que leur retour assorti de conditions restrictives comme le fait de concourir sous bannière neutre ne leur convenait pas. La porte-parole du Ministère des Affaires étrangères russes Maria Zakharova le dit sans concession : « Cette idée est motivée par des exigences manifestement inacceptables pour notre pays ».
Si le président du CIO, Thomas Bach insiste sur le fait que son organisation n’entend pas au nom de la Charte olympique d’exclure des athlètes sur la foi de leur passeport, ce dernier est ferme lorsqu’il réaffirme que les obligations de participer aux Jeux sous bannière neutre ne sont « pas négociables » et ont été confirmées « à l’unanimité » lors du Sommet olympique de décembre (moins une voix, celle de la Russie, bien évidemment).
En attendant, la menace d’un boycott sur l’implication des sportifs russes et biélorusses grandit. Un certain nombre de nations européennes ont exprimé leur opposition à leur retour potentiel à la compétition internationale. C’est le cas notamment des Pays Baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), de la Pologne et de la Norvège.
Il se pourrait que la Grande-Bretagne rejoigne le concert de ces nations si on en croit le ministre polonais des Sports, Kamil Bortniczuk qui aurait déclaré que « la Pologne et la Grande-Bretagne sont à l’avant-garde » des efforts visant à créer une coalition contre la participation de la Russie et de la Biélorussie à Paris 2024.
Il affirme que les pays « pourraient lancer un ultimatum » s’ils concouraient. La réunion qui pourraient le décider est programmée vendredi 10 février. En plus des pays européens, la Grande-Bretagne et les États-Unis sont invités.
Les États-Unis qui ont réaffirmé cette semaine leur volonté de ne pas boycotter les Jeux de Paris 2024 si les conditions restrictives imposées par le CIO à la Russie sont respectées.