Zéro (presque) pointé de l’athlétisme tricolore

Les Championnats du monde d’athlétisme se terminent à Budapest. Ils auront couronné le sprinter américain Noah Lyles, triple champion du monde sur 100, 200 et en relais, sacré la Kényane Faith Kipyegon qui s’impose sur 1500 et 5000 m et démontré que le perchiste Armand Duplantis est un athlète exceptionnel. Mais le plus inquiétant, c’est le zéro pointé de l’athlétisme tricolore à un an de Paris 2024.

 

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra vient de convoquer les dirigeants de la fédération française d’athlétisme afin qu’ils s’expliquent sur les pires résultats de l’équipe de France lors des Mondiaux de Budapest. La rencontre aura lieu mardi. *
A moins d’un an des Jeux, le résultat semble catastrophique pour l’équipe tricolore quand on sait que plus de 40 pays ont été médaillés pendant ces mondiaux. La France n’a, pour l’instant, pas décroché la moindre médaille et la dernière journée aujourd’hui n’offre que très peu d’espoir.

Les têtes d’affiche déçoivent

Au delà de l’absence de médailles*, les français n’ont atteint les finales mondiales qu’à trois reprises. Son seul champion du monde à Eugene l’an dernier (photo), Kevin Mayer a abandonné après 2 épreuves. Son inflammation du tendon d’Achille aurait pu s’aggraver s’il avait trop fortement insisté.

Autre médaillé potentiel, Renaud Lavillenie est blessé. Renelle Lamothe dans le 800 m a déçu (photo ci-dessus).

Chez les garçons du 800 m, il y avait trois français en demi-finale, aucun n’a atteint la finale. Les autres têtes d’affiche comme Melina Robert-Michon au disque ou Alexandra Tavernier au marteau n’ont pas été au bout de la compétition.

Les dirigeants de l’athlétisme français André Giraud, Patrick Ravier et Romain Barras vont devoir s’expliquer devant la ministre mardi. Claude Onesta, le directeur de l’Agence nationale du sport (ANS) sera également convoqué. Il pilote le projet « Ambition Bleue ».

Sauver les meubles

« On ne va pas créer des champions en un an », a déclaré l’ancien perchiste champion olympique Jean Galfione dans un entretien accordé à France Info.

Selon Galfione, on s’étonne des faibles performances de l’athlétisme français, mais le mal est plus profond, il remonte à plusieurs années.

 

Il semble qu’à la différence des autres disciplines, la France souffre d’un problème de détection des talents. Des champions comme Christine Arron (photo) ont proposé leurs services, ils n’ont reçu aucune offre concrète.

 

L’ancienne championne d’Europe du 100 m dénonce la politique mise en oeuvre « Le problème est qu’on vous aide une fois que vous avez réussi, mais avant de réussir, il y a tout un parcours qui est souvent semé d’embûches. Il faut déjà commencer les entraînements plus tôt et avoir plus d’écoles d’athlétisme notamment. Il faut aussi que les clubs soient aidés et que les entraîneurs soient mieux formés ».

 

Alors face à ce constat peu réjouissant, il faut désormais regarder ce qu’on peut sauver pour l’année prochaine. Il y a encore de l’espoir d’obtenir trois ou quatre médailles lors des Jeux de Paris, tout doit être mis en oeuvre pour les gagner.

 

* Les français du 4×400 m ont sauvé l’honneur hier soir en prenant une remarquable deuxième place derrière les États-Unis. Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombé et Téo Andant ont même battu le record de France en 2 min 58 s 45. 

 

La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a reconnu que les résultats aux Championnats du monde d’athlétisme à Budapest n’étaient « pas à la hauteur de nos ambitions », mais a déclaré qu’une réunion avec les responsables de la Fédération française d’athlétisme (FFA) avait été « constructive ».

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