Une « Ambition Bleue » pour la France
La France espère figurer dans le Top 5 mondial des nations olympiques lors des Jeux de Paris 2024. C’est dans ce sens qu’un programme baptisé « Ambition Bleue » voit le jour. Ce projet, disons-le d’emblée est très ambitieux. Il vise à permettre à la France souvent classée autour de la 7ème place mondiale, qui était son classement à l’issue des Jeux de Rio 2016, avec 42 médailles dont 10 en or, a progresser pour figurer au sein du Top 5 mondial.
Ce qui est vrai pour les valides, l’est plus encore pour les paralympiques qui régressent ces dernières années. Ils ont terminé à la 12ème place à Rio avec 28 médailles dont 9 en or.
C’est ainsi que des stars du sport français comme le décathlonien Kevin Mayer ou la boxeuse Sarah Ourahmoune, mais aussi le nageur Florent Manaudou ou encore l’ancien handballeur Thierry Omeyer, le tennisman paralympique Michael Jeremiasz viennent de rejoindre le projet « Ambition Bleue », le programme de haute performance de Paris 2024.
De grands entraineurs comme Guy Ontanon pour l’athlétisme, Vincent Collet en basket, Lionel Plumenail pour l’escrime ou Lucie Decosse en judo sont aussi de la partie. Beaucoup d’autres sont amenés à rejoindre ce cercle.
Il s’agira non seulement de profiter de toutes les expériences, toutes les méthodes de préparation physique et psychologiques, mais également de toutes les avancées scientifiques pour transformer des médailles de bronze ou d’argent en médailles d’or.
Au fond, si on prend l’exemple des sportifs olympiques qui ont remporté 42 médailles à Rio, on constate que la France se situe au même niveau qu’une grande nation olympique comme l’Allemagne. Mais où les Allemands obtiennent 17 médailles d’or, la France n’en a que 10. Il s’agit donc de franchir le cap qui permet de faire d’un glorieux deuxième, un vainqueur olympique. Il faut inculquer à l’élite du sport français une culture de la gagne qui lui fait encore défaut, mais plus encore, il faut l’aider à franchir ce cap.
C’est tout l’objectif d’Ambition Bleue est le nouveau programme de haute performance de la France. Le patron du projet c’est l’ancien manager général de l’équipe de France de handball, Claude Onesta. Il sait ce que gagner veut dire.
Il peut compter sur le soutien d’un autre grand vainqueur olympique, l’ancien biathlète Martin Fourcade, président de la commission des athlètes de Paris 2024 et futur membre du Comité International Olympique (CIO).
Environ 400 athlètes français devraient rejoindre un « Cercle de Haute Performance » et bénéficier d’un niveau de soutien amélioré.
Performance et soutien logistique
Pour parvenir à ce résultat, l’Agence nationale du sport (ANS) va offrir un budget de 100 millions d’euros annuels sur les quatre prochaines années afin de donner aux meilleurs les moyens de décrocher l’or dans moins de quatre ans. C’est le ministère des sports qui verse la plus grosse allocation avec le soutien de mécènes privés.
Ce budget, en grande partie versé aux fédérations sportives, sera chargé d’aider la préparation des quelques 22.000 athlètes français répertoriés de « haut-niveau ». Ils sont classés en trois catégories : des espoirs médaillables à moyen terme à ceux qui le seront prochainement. C’est sur ce dernier groupe, estimé à 400 athlètes, que seront concentrés les principaux efforts.
Pour aider ses sportifs à analyser leurs performances et leur apporter la sérénité qui souvent leur fait défaut, un Sport Data Hub a été créé au sein de l’Agence. Ils pourront ainsi mieux évaluer et comparer leurs résultats.
S’agissant d’une approche de plus en plus scientifique de la performance, les athlètes pourront bénéficier également d’accompagnement psychologique et d’une préparation mentale, de la meilleure préparation physique, l’aide à nutrition, à la récupération et à la prévention des blessures.
Car il faut bien l’avouer le sport français a montré ses limites ces dernières décennies. La France est aujourd’hui dépassée par une concurrence étrangère qui a su innover et évoluer. Le meilleur exemple, c’est celui de la Grande-Bretagne. C’est grâce à un programme comparable que les britanniques sont passés de la 11ème place mondiale au début des années 2000, à la troisième place mondiale à Londres 2012 et à deuxième place mondiale à l’issue des jeux de Rio 2016.