L’ITA, comme « un chien dans un jeu de quilles »

Après avoir réanalysé prioritairement les échantillons des athlètes russes, l’International Testing Agency (ITA) va désormais procéder à la réanalyse des échantillons de toutes les nationalités, dans tous les sports concernant les Jeux de Sotchi 2014. Elle espère achever le processus avant les Jeux de Pékin 2022.

 

L’Autorité de contrôle indépendante (traduction française de ITA) entend ainsi écarter les athlètes qui auraient triché à Sotchi et qui sont encore en compétition. Ces nouveaux examens risquent également de priver les tricheurs de médaille(s) acquise(s) indûment pendant ces Jeux.

 

On rappelle que les Jeux de Sotchi 2014 ont été éclipsée par les révélations concernant le programme de dopage parrainé par l’État russe. Cela concernait notamment l’échange d’échantillons contaminés contre des échantillons propres et confirmé par celui qui avait couvert la fraude, le désormais lanceur d’alertes Grigory Rodchenkov.

Rodchenkov est l’ancien chef du laboratoire antidopage de Moscou, réfugié aux États-Unis où il bénéficie du programme de protection des témoins, dont le livre qui révèle les mécanismes de tricherie vient d’obtenir cette semaine, le prix du livre de sport de l’année 2020 (voir article ci-dessous).

 

C’est encore sur la foi de ses révélations que les États-Unis viennent de voter une loi (Rodchenkov Act) qui autorise les magistrats américains à poursuivre tous les tricheurs dans une compétition mondiale à laquelle des athlètes américains ou les intérêts américains (sponsors, télévisions) sont engagés. Une bombe !

 

L’ITA, le chien dans le jeu de quilles

 

L’ITA dont le siège est à Lausanne, non loin du CIO est présidée par l’ancienne ministre Française des sports, Valérie Fourneyron, qui dit-on a l’oreille de Thomas Bach, le président du CIO qui fait confiance à ce médecin de formation qui connaît suffisamment les arcanes de la politique (maire de Rouen, député, ministre) pour se défaire de celles, tout aussi complexes et perverses, du monde du dopage.

 

Ainsi, l’ITA a indiqué qu’elle compte s’appuyer sur l’ensemble des renseignements liés au dopage qui ont été recueillis à travers l’ensemble des pays et les disciplines depuis Sotchi 2014. «L’ITA est convaincue que cette consolidation et cette centralisation de l’intelligence antidopage dans divers sports, associées à la sensibilité accrue des techniques analytiques de détection du dopage qui ont émergé ces dernières années, en particulier en ce qui concerne le traçage des stéroïdes et des hormones, permettront cela pour identifier les ADRV analytiques (violations des règles antidopage – VRAD en Français) non détectés qui peuvent s’être produits à Sotchi 2014 », a déclaré l’ITA.

 

Les échantillons seront réanalysés jusqu’à l’été 2021.

 

Le programme de réanalyse

 

Les programmes de réanalyse des échantillons prélevés sont rendus possibles par le stockage à long terme qui est apparu comme l’une des stratégies les plus efficaces pour protéger les athlètes propres et dissuader le dopage au cours de la dernière décennie.
Aujourd’hui, en vertu du Code mondial antidopage, les échantillons peuvent désormais être conservés jusqu’à 10 ans après leur analyse initiale et conserver le même impact juridique s’ils sont de nouveau testés et poursuivis.

 

Les nouveaux tests de Sotchi 2014 font suite à la finalisation du programme de réanalyse de Londres 2012 depuis que le CIO a délégué ce travail à l’ITA et qu’elle va poursuivre pour les Jeux de Rio 2016 et PyeongChang 2018, ainsi que la supervision des futurs nouveaux tests des Jeux Olympiques à venir.

 

La réanalyse d’échantillons collectés lors des Jeux de Pékin 2008 et de Londres 2012 a jusqu’à présent produit plus de 130 violations des règles antidopage.

 

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