L’avenir olympique de la boxe une nouvelle fois menacé
Le CIO avait déjà menacé de rayer la boxe du programme des Jeux de Los Angeles 2028, voilà cette fois qu’il brandit la menace de l’annulation de la compétition de boxe aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Immédiatement, le président de l’Association Internationale de Boxe (IBA) a réagit avec virulence.
Contrarié en septembre dernier, par le deuxième Congrès extraordinaire de l’IBA à Erevan, le CIO continue de menacer la boxe de ne plus être un sport olympique.
En septembre dernier, le Néerlandais Boris van der Vorst avait tenté de se présenter pour la deuxième fois en quelques mois à l’élection à la présidence de l’IBA contre son actuel président, le Russe Umar Kremlev (photo), mais les délégués n’avaient pas jugé bon de procéder à un nouveau scrutin, verrouillé d’avance.
Ce contretemps a fortement déplu au CIO qui espérait se débarrasser d’un proche de Vladimir Poutine et du géant gazier Gazprom.
Il semble en effet que la prolongation du contrat de sponsoring entre Gazprom et l’IBA soit cette fois au cœur du nouveau conflit. Privé depuis 2019 des subsides du CIO en raison des problèmes récurrents de cette fédération internationale avec les règles de bonne gouvernance, l’IBA va chercher ses moyens d’existence où elle peut. Elle le fait dans les poches d’une société multimilliardaire, proche du pouvoir russe.
Le communiqué de l’instance dirigeante du sport international est clair sur ce point. « Le dernier Congrès de l’IBA a démontré une fois de plus que l’IBA ne se préoccupe pas vraiment de son sport et de ses boxeurs, mais uniquement de son pouvoir. La prolongation du contrat de partenariat avec Gazprom comme sponsor principal renforce les inquiétudes que le CIO exprime encore et encore depuis 2019. Cette annonce confirme que l’IBA va continuer à dépendre d’une entreprise largement contrôlée par le gouvernement russe », exprime le communiqué du CIO.
La réaction de Kremlev, virulente
Immédiatement, l’Association internationale de boxe (IBA) a réagit dans une lettre signée par son président Umar Kremlev et son secrétaire général George Yerolimpos et envoyée à ses fédérations nationales.
« En ce moment critique pour la boxe, nous ne pouvons pas simplement accepter que le CIO refuse de reconnaître les méfaits d’une figure clé de leur mouvement olympique tout en continuant à critiquer l’IBA et en ignorant catégoriquement les innombrables réformes de gouvernance entreprises. »
Mais Kremlev franchit une fois de plus le Rubicon et s’en prend au CIO qu’il accuse de manipulation politique. « La discrimination contre vous et les dirigeants et partenaires d’IBA basée sur la citoyenneté contredit directement la Charte olympique et ne fait que souligner le problème des athlètes et du sport manipulés à des fins géopolitiques » écrit-il.
Les épreuves de qualifications pour le tournoi olympique de Paris doivent débuter le 1er mai 2023. Si elles ont lieu, elle seront organisées par le CIO puisque l’IBA est privé du droit d’organiser ses propres compétitions de qualification olympique comme c’était déjà le cas lors des jeux de Tokyo 2020.