La traque au dopage génétique s’intensifie

Si les méthodes de détection des autorités antidopage ne cessent de s’améliorer, les tricheurs ont toujours eu un coup d’avance ! Aussi la question de savoir si la triche dans le sport peut devenir indétectable préoccupe ces autorités. L’Agence mondiale antidopage (AMA) entend financer des programmes de recherche destinés à traquer le plus indétectable des dopages potentiels : le dopage génétique.

 

La menace se fait précise grâce à l’évolution très rapide des techniques de thérapie génique. Il est en effet possible par exemple de modifier l’expression des gènes par l’injection d’ARNm.

Ce risque croissant a poussé l’Agence mondiale antidopage (AMA) à remettre à jour ses protocoles de détection en 2021. Toutefois des experts craignent que cette fraude persiste à rester indécelable.

Il serait ainsi possible de modifier des séquences d’ADN ou d’ARN pour augmenter le flux sanguin ou la masse musculaire. Tout naturellement ces modifications permettrait d’améliorer les performances sportives. Ce détournement frauduleux de la thérapie génique par des sportifs en bonne santé est suspecté par les autorités mondiales antidopage.

 

Dans un article de la revue Sciences et Avenir, Valentina Gineviciene, spécialiste en génomique du sport à l’Université de Vilnius en Lituanie évoque le sujet : « Des séquences d’ADN ou d’ARN sont introduites dans des tissus spécifiques pour altérer l’activité de certains gènes et l’expression des protéines  » dit-elle. Ces modifications associées à de l’érythropoïétine (EPO) par exemple pourrait permettre aux athlètes de mieux respirer pendant l’effort et de récupérer beaucoup plus rapidement.

Cette méthode semble toutefois contestée par des chercheurs français qui considèrent qu’il est parfaitement possible de distinguer l’hormone synthétisée par injection de son gène dans le muscle de celle produite naturellement par les reins. L’affaire reste néanmoins préoccupante.

L’AMA entend financer la recherche

Les projets de recherche scientifique qui travaillent sur le sujet ont été invités à solliciter un financement auprès de l’Agence mondiale antidopage (AMA). L’agence entend consolider les travaux qui ont conduit à la mise en œuvre d’une méthode analytique sensible utilisant la réaction en chaîne par polymérase (PCR) dans des laboratoires accrédités.

L’AMA a déclaré qu’elle investirait jusqu’à 500.000 dollars dans un projet individuel « si les coûts sont bien justifiés ».

 

L’organisme de surveillance mondial a déclaré que l’objectif était de soutenir des projets qui « optimisent et valident » les outils analytiques pour détecter les acides nucléiques utilisés pour le dopage génétique. « La science est essentielle pour faire progresser la lutte contre le dopage », lit-on dans un communiqué de l’AMA.

C’est ainsi selon l’Agence que « la recherche innovante conduit à l’identification de nouvelles tendances de dopage, de nouvelles substances, de nouvelles méthodes de dopage et de nouvelles approches de détection ».

 

La date limite du 31 mars a été fixée pour que les chercheurs soumettent leur projet de recherche. L’AMA doit examiner les propositions en avril avant d’inviter les plus innovantes à publier des candidatures complètes. Les décisions seront arrêtées en octobre.

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