L’Italie menacée de perdre les Jeux de Milan-Cortina 2026

Si le président du CIO, Thomas Bach a salué dimanche à Imola, l’Union cycliste Internationale (UCI), certains n’ont pas manqué de relever qu’il a profité de son séjour en Italie pour épingler sérieusement le CONI, le comité olympique italien et indirectement le gouvernement italien et en particulier son ministre des sports, Vicenzo Spadafora.

Il se trouve que ce dernier a décidé la création d’une nouvelle organisation, Sport e Salute (Sport et santé) , qui gère les finances du sport italien, dont la gestion était jusque là dévolue au CONI. La somme est rondelette. Elle représente 280 millions d’euros.

Cette réforme du sport italien passe mal dans la péninsule. Spadafora s’est déjà mis à dos les 11 millions de sportifs italiens qui voient dans cette loi, une source d’inquiétude. Cette fois les sportifs italiens viennent de recevoir un soutien de poids en l’occurrence celui du président du Comité International Olympique (CIO).

Thomas Bach a d’abord fait savoir que le 7 octobre prochain, lors de la réunion de la commission exécutive du CIO, la question italienne serait sur la sellette. Quel est le problème ?

Entrons dans le débat de fond : La Charte Olympique est composée de 6 chapitres et 61 articles qui contient les règles et les lignes directrices pour l’organisation des Jeux Olympiques et la gouvernance du Mouvement olympique. Or, le CONI, le comité olympique italien viole deux règles.

La première se trouve au paragraphe 5, à savoir que « les organisations sportives appartenant au Mouvement olympique doivent être politiquement neutres ». Ce ne serait plus le cas s’il passe sous le contrôle du gouvernement.
La deuxième, à l’article 27 : « les CNO (Comités Nationaux Olympiques) doivent préserver leur autonomie et résister aux pressions de toute nature, y compris politiques, juridiques, religieuses ou économiques qui pourraient les empêcher de respecter la Charte olympique « .

Après la semonce, la menace

« Nous sommes très inquiets du non-fonctionnement du Coni, nous espérons qu’une solution sera trouvée très prochainement », a déclaré Thomas Bach.
Le Comité olympique italien risque d’être suspendu du mouvement olympique et ainsi, les sportifs italiens ne pourraient pas participer aux Jeux sous le maillot national. Ils devraient s’y présenter sous le label des athlètes olympiques indépendants. Du coup, seuls des athlètes individuels pourraient s’y présenter et pas les équipes nationales des sports collectifs. Cela signifierait également pas d’hymne national en cas de victoire, pas d’uniforme aux couleurs transalpines.

Mais il y a plus grave encore, le CONI étant partie prenante de l’organisation des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026, sa suspension pourrait entrainer la suspension des réunions entre le CIO et le comité d’organisation des Jeux. Du coup, le CIO pourrait décider de priver l’Italie de l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina en 2026.

De fait, les suédois de Stockholm-Are qui étaient finalistes battus pour l’attribution des Jeux d’hiver de 2026 pourraient faire appel de cette décision auprès du Tribunal arbitral des sports de Lausanne et demander que les Jeux de 2026 leur soient attribués.

Bref, il y a un grand risque pour Spadafora de continuer de promouvoir sa nouvelle loi. Lui ne s’en inquiète pas : « Bach parle d’une manière inhabituelle et pas très institutionnelle de ce projet de loi. Je peux difficilement croire qu’il a lu personnellement. Si, au contraire, c’est le cas, qu’il indique avec une clarté absolue en quoi, il ne respecte pas la Charte olympique ». Et d’ironiser : « Si pour Bach l’autonomie du Comité Olympique en Biélorussie n’est pas en cause, elle l’est encore moins en Italie ».

Les prochaines semaines s’annoncent musclées.

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