Les transports parisiens inquiètent fortement
A moins de 18 mois des Jeux de Paris 2024, la question des transports semblent devenir de plus en plus épineuse. Retards dans les chantiers, manque de coordination, peu ou pas de dialogue, l’état en sourdine, tous les voyants clignotent en prévision d’un scénario pourtant… inimaginable.
La question des transports pendant les Jeux préoccupe depuis déjà plusieurs mois. Cette fois, elle éclate au grand jour.
C’est Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France et en charge de la mobilités (IDFM) qui la première alerte le Ministre des Transports, Clément Beaune. Elle réclame plus d’argent pour garantir le bon fonctionnement des transports pendant les Jeux olympiques.
10 millions de voyageurs sont attendus à Paris et en Ile-de-France pendant les Jeux (olympiques et paralympiques). « C’est une charge immense compte tenu du nombre de visiteurs attendus et de la multiplicité des sites à desservir »a-t-elle écrit au Ministre.
Elle réclame donc « des ressources pour financer à la fois l’exploitation des lignes nouvelles de métro et de RER et les transports des Jeux olympiques et paralympiques ». Il manquerait 800 millions d’euros pour boucler le budget l’an prochain.
C’est ainsi qu’Ile-de-France Mobilités demande 600 millions d’euros à l’État dont 200 millions pour les seuls Jeux olympiques.
Enfin sur l’éventualité de transports toute la nuit sur l’ensemble du réseau pendant les Jeux, Valérie Pécresse dit « reprendre les alertes des gestionnaires d’infrastructures ». Pour elle, un tel choix serait confronté à une « impossibilité opérationnelle » car il enlèverait toute capacité à réaliser un certain nombre d’opérations courantes d’exploitation et d’entretien. Valérie Pécresse a aussi précisé qu’il « sera impossible de mobiliser les agents nécessaires ».
Les députés en remette une couche
Ajoutons qu’un groupe de parlementaires français réclame lui aussi à l’État une rallonge de 600 millions d’euros. Lui aussi juge la situation « inquiétante ».
Le député Stéphane Peu (NUPES – Seine-Saint-Denis) considère en effet qu’il n’existe pas ou peu de coordination dans cette affaire. Selon lui la multiplicité des acteurs n’est pas coordonnée sur le sujet. La RATP, IDFM (Ile-de-France Mobilités), la société du Grand Paris, le COJOP, tous prennent en compte la situation des transports, mais personne ne se parle sauf pour dire que le responsable, c’est l’autre.
La livraison retardée au printemps 2024 des extensions nord et sud de la ligne 14 du métro (Saint-Denis – Orly) serait la cause de tous les malheurs.
Selon le député, il est temps que le gouvernement prenne en compte ce dossier afin qu’il avance. La création d’un comité stratégique des mobilités pour coordonner l’organisation des transports apparaît comme salutaire.
Pécresse veut faire baisser la jauge
Par ailleurs, la présidente de la région hôte des Jeux, s’inquiète d’une cérémonie d’ouverture sur la Seine qui accueillerait 600.000 visiteurs.
Pour Valérie Pécresse, la capacité des transports sera « insuffisante » si la cérémonie rassemble la foule attendue. Elle attend que la jauge soit abaissée à 500.000 personnes.
Selon elle, « un vendredi soir de chassé-croisé » de vacances conjugué à « la fermeture de quasiment tous les ponts », le métro serait « la seule solution pour traverser la Seine ». Pour elle, la capacité des transports sera insuffisante et les risques de mouvements de foule trop importants.
La Maire de Paris Anne Hidalgo a à son tour publié un communiqué pour dire son opposition à la présidente d’IDFM : « On est en train d’y travailler et je ne veux pas entrer dans des polémiques sur les chiffres. Ça ne sert à rien aujourd’hui de jeter des chiffres de jauges car nous sommes en train de travailler sur les différents périmètres, comment on y accède, par quels moyens» a t-elle affirmé.
Des « Olympistes » pour les Jeux
55 nouveaux kilomètres de pistes cyclables dont 30 sont déjà créés relieront les lieux parisiens de compétitions à ceux de la Seine-Saint-Denis.
La capitale française dispose déjà de 130 km de pistes cyclables avant les ajouts qui seront un grand héritage pour la capitale.
Camille Hanuise, militante pour plus de vélos à Paris, s’est félicitée de la nouvelle. « Il y a à peine deux ans, l’idée de se rendre aux sites olympiques à vélo était impensable », a-t-elle déclaré.
Les Russes seront de la partie
Tandis que le Président du CIO Thomas Bach explique qu’aucune décision sur la participation des sportifs russes et biélorusses aux Jeux de Paris 2024 n’a encore été prise, l’agence TASS a révélé hier que les premières invitations ont été lancées à la Russie par le Conseil olympique d’Asie (OCA) pour participer aux Jeux Asiatiques 2023 dans la ville chinoise de Hangzhou.
On peut donc considérer que le processus de qualification pour les Jeux de Paris 2024 est lancé et que les russes et biélorusses vont gagner sur le terrain leur droit de participer aux prochains jeux olympiques.
