Les Jeux paralympiques qui débutent la semaine prochaine à Tokyo sont les « plus importants » de leur histoire car ils permettront aux personnes handicapées de faire entendre la souffrance qui est la leur pendant la période de restrictions sanitaires que nous connaissons.

Dans une conférence de presse, le président du Comité International Paralympique (IPC) Andrew Parsons (photo) a rappelé que la décision d’organiser les Jeux sans spectateurs était la « meilleure décision » en raison de l’augmentation des cas de COVID-19 au Japon.

Pour autant, le Brésilien a considéré que les Jeux paralympiques avaient besoin de visibilité car c’est le seul événement international majeur qui met les personnes handicapées sur le devant de la scène. «Les personnes handicapées ont été touchées de manière disproportionnée par la pandémie dans le monde», a-t-il déclaré. « Différentes sociétés à travers le monde n’ont pas réussi à les protéger, ne leur ont pas fourni les services nécessaires pour les protéger de la pandémie. »

« Nous pensons que les personnes handicapées ont été laissées pour compte. C’est pourquoi ces Jeux ne sont pas seulement importants, mais ils sont nécessaires du point de vue des 1,2 milliard de personnes (handicapées) dans le monde. »

Des Jeux militants

Ses remarques sont intervenues quelques heures seulement après que l’IPC a annoncé une campagne mondiale au cours de la prochaine décennie dans le but de mettre fin à la discrimination à l’égard des personnes handicapées et de promouvoir leur «visibilité, leur accessibilité et leur inclusion». La campagne s’appelle « WeThe15 », comme « Nous les 15% d’handicapés sur terre ».

Dans le cadre du mouvement, un film de 90 secondes a été produit. Il sera diffusé sur diverses plateformes numériques, ainsi que sur des chaînes de télévision dans 60 pays, dans le but d’atteindre au moins un demi-milliard de personnes d’ici la fin septembre.

125 monuments célèbres comme le pont Rainbow de Tokyo, l’Empire State Building de New York, le Colisée de Rome et la tour Ostankino de Moscou seront illuminés en violet, une couleur symbolisant l’inclusivité, pour célébrer le lancement de la campagne.

Les athlètes afghans contraints de rester chez eux

Zakia Khudadadi, qui était sur le point de devenir la première athlète paralympique d’Afghanistan, a publié une vidéo demandant de l’aide pour rejoindre les Jeux de Tokyo. Cette compétitrice qui pratique le taekwondo n’a plus de solutions depuis que les talibans ont envahi la ville.

Le président du Comité international paralympique, Andrew Parsons, a déclaré que son organisation n’avait aucun moyen pour amener en toute sécurité des athlètes afghans à Tokyo. En plus de Zakia Khudadadi, un athlète masculin, Hossain Rasouli devait participer aux Jeux paralympiques de Tokyo.

Une belle initiative qui n’ira pas à son terme

95 % des villes japonaises qui avaient prévues d’organiser des programmes d’échange avec des athlètes paralympiques ont été contraintes d’annuler les projets ou à modifier les formats en raison de la recrudescence des cas de Covid au Japon.

Pour autant, ces villes ont depuis plusieurs mois organisées des ateliers. Ils ont permis aux participants de découvrir les sports paralympiques. Des cours sont également dispensés. Il visent à promouvoir la compréhension des personnes handicapées.

63% des villes ont déclaré que leur accessibilité pour les personnes handicapées dans les installations publiques s’était améliorée depuis qu’ils avaient rejoint l’initiative.