Le sport, moteur de violences psychologiques

Près des trois quarts des expériences de violence contre les enfants dans le sport sont d’ordre psychologiques. Les garçons en seraient un peu plus victime que les filles.

 

Les résultats de l’étude en ligne, intitulée « Child Abuse in Sport: European Statistics », ont été présentés ce week-end à Monaco lors d’un symposium international organisé au siège de World Athletics.

 

Au total, 65% des jeunes gens interrogées âgés de 18 à 30 ans ont déclaré avoir subi des violences psychologiques pendant leur enfance. Les comportements humiliants, menaçants ou isolants figuraient parmi les domaines qui se sont avérés avoir nui à la santé psychologique ou au développement mental ou social d’un jeune.

 

L’expérience la plus courante de violence psychologique dans le sport était de ne pas être félicité pour ses efforts ou ses réalisations. Venait ensuite l’humiliation ou de se sentir petit, d’être ignoré ou exclu et de subir des critiques sur son apparence physique.

 

Dans le sport, 68 % des garçons et 61 % des filles ont signalé au moins une expérience de violence psychologique avant l’âge de 18 ans.

Les enseignements de l’enquête

Mike Hartill de l’Université Edge Hill en Angleterre, qui a dirigé l’étude a déclaré qu’il n’était pas surpris par les résultats. « Compte tenu de ce que nous savons du sport et de la pression que peuvent subir les enfants et les jeunes, il n’était pas surprenant de trouver des niveaux élevés », a déclaré Hartill.

 

Jusque-là les études s’étaient longtemps focalisées sur les abus sexuels et la violence. Cette fois, l’étude financée par le programme Erasmus+ de l’Union européenne, a enquêté sur un large éventail de comportements. Ces attitudes peuvent être nocives pour les athlètes, du harcèlement verbal à la violence physique, voire aux abus sexuels et à la négligence.

 

Au total, 10.302 individus âgés de 18 à 30 ans ont participé à l’étude. Six pays européens ont été ciblés : le Royaume-Uni, l’Autriche, la Belgique, l’Allemagne, la Roumanie et l’Espagne. 

 

La violence physique était la deuxième forme de maltraitance la plus courante derrière les violences psychologiques. 44 % des jeunes interrogés déclarent en avoir subi. Suit la négligence à 37 % et de la violence non sexuelle à 35 %.

À l’exception de l’Autriche, les garçons sont plus susceptibles d’être victimes de violence que les filles.

Comment prévenir ces violences psychologiques ?

L’étude a également montré que la probabilité de souffrir de violence dans le sport augmentait à mesure que le niveau de performance augmentait. La majorité des agresseurs ont été identifiés comme étant des hommes. Ces agressions sont le plus souvent signalés dans les vestiaires et les salles de récupération.

 

Au total, 18 recommandations ont été faites par les chercheurs aux organisations sportives et aux gouvernements pour les aider à développer leurs mesures de protection des enfants contre les préjudices dans le sport.

Parmi les recommandations figure la création d’un organisme indépendant où les personnes touchées par la violence peuvent rapporter leur expérience et recevoir un soutien. Il devra veiller à ce que les efforts de prévention ne se limitent pas aux fédérations sportives.

 

* L’étude globale (en anglais)

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