La Hongrie « mieux préparée » à l’accueil des Jeux
L’ancien canoéiste hongrois, double champion olympique Zsolt Gyulay, aujourd’hui président du Comité olympique hongrois (MOB), affirme que son pays est « le mieux préparé » pour accueillir les Jeux s’ils reviennent en Europe.
Longtemps, la Hongrie a souhaité organiser les Jeux olympiques. À plusieurs reprises, Budapest a fait acte de candidature. Elle l’a fait officiellement en 1916, puis 1920, 1936, 1948 et 1960. Les dernières velléités d’être candidate, c’était pour 2024 et encore pour 2032. À chaque fois, la tenue d’un referendum dans le pays a paralysé le projet.
Dans la perspective d’être de nouveau candidate en 2036, le Premier ministre Orban avait réussi à s’en dispenser. Son parti, le Fidesz, avait bloqué le référendum, invoquant les règles du Comité international olympique (CIO) qui ne permettent pas aux villes de soumettre des candidatures si un referendum est nécessaire. Cependant, la Cour suprême a jugé cette interprétation trop restrictive. De fait, un referendum sera de nouveau nécessaire.
Cette fois, il bénéficiera d’un allié de poids, le maire de Budapest, Gergely Karacsony, opposant d’Orban qui se déclare désormais ouvert à l’accueil des Jeux olympiques alors qu’il a construit son opposition à cette idée. Karacsony considère aujourd’hui ce projet possible s’il s’aligne sur une planification urbaine durable et verte et sur les améliorations d’infrastructures nécessaires. Ne dit-on pas que Budapest c’est le « Paris de l’Est ».
Le Comité olympique hongrois enchérit
Il n’en fallait pas plus pour inciter le président du Comité olympique hongrois (MOB), Zsolt Gyulay à prendre la parole. Il souligne les changements majeurs intervenus dans le processus de sélection olympique, la concurrence pour les droits d’accueil et la volonté de la Hongrie d’accueillir des événements majeurs pour appuyer son projet.
Depuis plusieurs mois en effet, le pouvoir hongrois multiplie les organisations sportives internationales et offre des opportunités pour que des Fédérations internationales s’y implantent. C’est ainsi qu’après la Fédération internationale de judo, World aquatics prendra ses quartiers à Budapest en 2027.
Selon Gyulay, le processus de candidature aux Jeux olympiques a évolué. « Il ne s’agit pas de dire « je veux les Jeux olympiques », il s’agit de demander ce qui est le mieux pour la ville et le pays ».
Or, pour Gyulay, le pays s’est préparé depuis plusieurs années à ce projet. Les infrastructures pour désenclaver la capitale sont en cours, comme les améliorations de l’autoroute M1 et de la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Budapest et Vienne. De plus, de nouvelles enceintes sportives voient le jour.
S’il ne néglige pas les concurrents européens, allemands et polonais et même danois qui s’inscrivent plus sur 2040 ou 2044, Gyulay pense que la Hongrie est aujourd’hui le pays européen le mieux préparé à l’accueil des Jeux.
Un des candidats à la présidence du CIO, Juan Antonio Samaranch, est de cet avis : « Il y a peu de pays où l’on s’occupe du Mouvement olympique aussi consciencieusement », disait-il lors d’un récent voyage à Budapest.
S’adapter aux nouveaux sports
Le dynamisme du sport continue de remodeler le paysage olympique avec l’apparition de nouvelles disciplines, telles que le flag football, le cricket, le lacrosse ou les nouveaux sports urbains, comme l’escalade sportive, le BMX ou le basket 3×3, par exemple. Ces changements posent des défis aux pays hôtes et Budapest s’est résolument engagée dans cette voie. Gyulay a souligné que de telles évolutions ont un impact significatif sur les stratégies de candidature.
S’adapter aux nouvelles réalités nécessitera des ressources financières importantes. « L’argent dictera tout », dit-il. Il a conclu en soulignant l’importance du travail d’équipe pour convaincre le CIO. « Si un pays ne s’engage pas, si la politique ne s’engage pas, s’il n’y a pas de consensus social, cela ne vaut pas la peine de franchir le pas », a-t-il déclaré.
Les autres pays connus intéressés à l’accueil des Jeux pour 2036 sont le Danemark en Europe, l’Inde, l’Indonésie et la Corée du Sud pour l’Asie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie pour le Proche et Moyen-Orient, le Chili et le Mexique pour l’Amérique du Sud et enfin l’Afrique du Sud et l’Égypte en Afrique.