Les Jeux « but ultime » de l’Arabie Saoudite
Pendant que son voisin et concurrent qatari s’apprête à organiser la prochaine Coupe du Monde de football, la puissante Arabie Saoudite entend elle aussi faire du sport-business, une priorité. L’investissement dans le sport est un élément important de la stratégie du pays. Il vise à diversifier son économie loin du pétrole. Pour autant, son image internationale reste fortement écornée.
Cependant, l’Arabie Saoudite organise de nombreux événements sportifs grâce au Fonds d’investissement public (PIF) contrôlé par l’État à l’étranger.
Les saoudiens vont accueillir les Jeux mondiaux des sports de combat l’année prochaine et les Jeux asiatiques d’arts martiaux de 2025. En football, l’Arabie saoudite a posé sa candidature pour la Coupe d’Asie 2027 et la Coupe d’Asie féminine 2026. Ajoutons que le pays du Golfe est également candidat pour les Jeux asiatiques d’hiver de 2029. Trojena (image) est une station de ski en plein désert prévue pour les compétitions. Le projet est en cours.
Le prince Abdulaziz bin Turki Al-Faisal Al Saud (photo) ministre saoudien des Sports et président du Comité national olympique n’en fait pas mystère, l’organisation des Jeux olympiques est le « but ultime » du pays. Il l’a expliqué dans une interview accordée à l’Agence France Presse (AFP).
Pour lui, les Jeux asiatiques de 2034, qu’ils organiseront pour la première fois à Riyadh, sont leur « objectif principal ». Il pourrait conduire l’Arabie saoudite à accueillir une future édition des Jeux olympiques d’été. Pour l’instant aucune date n’est avancée, mais on peut penser qu’une candidature pour 2036 ou 2040 est dans les tuyaux.
Accusé de sportwashing
Si tous ces projets ambitieux sont impressionnants, il ne parviennent pas à faire taire les critiques qui allèguent que le pays, dirigé par le prince héritier Mohammed bin Salman Al Saud, fait du sportwashing. En d’autres termes, il utilise le sport comme moyen de détourner les gens de son bilan en matière de droits humains.
L’assassinat présumé du journaliste Jamal Khashoggi sur ordre de l’État, le rôle de l’Arabie saoudite dans les attentats à la bombe au Yémen, les sévères restrictions imposées aux droits des femmes et à la liberté d’expression, l’interdiction de l’homosexualité ainsi que le recours à la peine de mort figurent parmi les exemples de violations des droits humains.
Sur ce point, le prince Abdulaziz a fait valoir que le pays est en train de changer : « On progresse, on va vers une société meilleure, on va vers une meilleure qualité de vie, un meilleur pays, pour l’avenir ».
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