Si le retour des russes était une idée contre-productive

La chronique de David Miller, ancien biographe de Sebastian Coe, Juan Antonio Samaranch et auteur d’une histoire officielle du CIO a le mérite de jeter un pavé dans la marre. Selon lui, le retour des Russes et des Biélorusses au sein du sport international serait contre-productif. Pire même, il y voit l’opportunité pour de nombreuses nations occidentales de boycotter Paris 2024.

 

David Miller est l’un des journalistes sportifs qui connait le mieux l’olympisme. En marge de ses biographies, l’ancien chef du service des sports du Times a couvert 24 Jeux olympiques.

Pour lui, l’aspiration du Comité International Olympique (CIO) à maintenir « l’universalité » du sport international en permettant le retour de la Russie et de la Biélorussie « pourrait être spectaculairement contre-productive ».

 

Selon lui, les preuves s’accumulent que « l’éthique imaginée par le CIO ne deviendra pas un leadership pacifique mais un cancer mortel des troisièmes Jeux tant attendus de Paris l’année prochaine ».

 

Selon Miller, de nombreuses nations occidentales envisageraient un boycott de Paris 2024 plutôt que de rivaliser contre un État étranger. Ce n’est pas rien. Il faut savoir qu’un tiers des voisins de l’Ukraine figuraient parmi les 45 meilleures nations médaillées à Tokyo 2020. Elles y ont remporté un tiers des 900 médailles mises en jeu.

Le CIO mis en alerte

David Miller cite notamment Gerhard Heiberg, un ancien membre éminent du CIO (il a siégé à la commission exécutive de 2003 à 2011), il a mis en musique les Jeux de Lillehammer 1994. « Le plan visant à concevoir des conditions acceptables pour l’inclusion des athlètes russes est bien trop tôt, les alliés de l’Ukraine, en fait toute l’Europe, sont tout à fait justifiés dans leur inquiétude ».

« Il faut plus d’informations sur Poutine et ses chefs militaires, toujours redoutablement agressifs. Les Jeux olympiques n’ont pas besoin de la Russie, pas quand on considère les horreurs en Ukraine. »

 

Heiberg reproche notamment aux membres du Conseil olympique d’Asie (AOC) d’accepter la présence prochaine des sportifs russes et biélorusses au sein de leur continent pour leur permettre de participer aux qualifications pour Paris 2024.

 

Il ne fait plus de doute que le CIO se fait forcer la main pour le retour des Russes au sein du mouvement olympique. La seule question qui vaille, c’est jusqu’à quand Thomas Bach tiendra sa position ?

Les États-Unis, en premier lieu poussent à la roue. Ce sont eux qui ont révélé le probable retour des Russes dès janvier 2023. Sans drapeau, ni hymne national, certes, mais avec l’assurance de pouvoir confronter à ses meilleurs sportifs à ses meilleurs ennemis, comme du temps de la guerre froide.

 

L’histoire pourtant n’est pas si ancienne, celle où après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne et l’Autriche ont été suspendues des Jeux olympiques d’Anvers 1920, de même l’Allemagne et le Japon à Londres 1948. Il s’agissait de ne pas donner crédit à l’agresseur, pas plus que le mérite Poutine, d’autant plus qu’il est très attaché au soft pouvoir que représente le sport international.

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