France, Suède, Suisse : 45 minutes pour convaincre
Les Alpes Françaises, Stockholm associée à Are, Falun, Ostersund et la Suisse dans son ensemble défendent aujourd’hui leur chance d’organiser les Jeux d’hiver 2030. Chaque région candidate aura 45 minutes pour convaincre la commission des Futurs hôtes dirigée par l’Autrichien Karl Stoss.
Pendant 45 minutes, au siège du CNOSF à Paris, Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports et des Jeux, Laurent Wauquiez et Renaud Muselier, présidents des régions Auvergne – Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur, David Lappartient et Marie-Amélie Le Fur, les patrons des comités olympiques et paralympiques français, ainsi que deux anciens champions, Martin Fourcade et Marie Bochet vanteront les mérites de confier l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 aux Alpes Françaises.
La commission entendra les acteurs français pendant 30 minutes, puis posera les questions et entendra les réponses pendant 15 minutes. Cela parait court, mais nul doute que les membres de la commission ont déjà entendu et lu bien des détails des candidatures avant ce grand oral.
Par la suite, la Commission prendra le temps d’affiner tous les éléments du dossier avant de remettre ses conclusions à la commission exécutive du CIO qui se réunira du 29 novembre au 1er décembre à Paris. C’est alors que la direction du CIO choisira le ou les sites avec lequel (lesquels) elle entrera en dialogue ciblé, selon la formule, c’est à dire en cours de réalisation.
Le suspens pourrait durer longtemps
Il y a encore plusieurs mois, le favori pour l’organisation des Jeux était la ville japonaise de Sapporo (photo). Depuis, les japonais ont baissé pavillon en raison du scandale de corruption de Tokyo 2020 qui a plombé leur candidature.
L’autre favori, Salt Lake City a toujours dit préférer différer sa candidature à 2034 en raison de sa proximité avec Los Angeles 2028 : question de marketing avant tout. Il est probable que les américains ont déjà « empoché » les Jeux de 2034. Cela devrait se vérifier l’an prochain où les deux villes organisatrices de 2030 et 2034 devraient être annoncées en même temps.
Quant aux deux autres candidats, Vancouver et Barcelone, elles ont abandonné leur candidature en cours de route, faute de soutiens.
C’est ainsi que trois candidats de « dernière minute » se sont présentés et ont dû mettre les bouchées double pour finaliser un dossier de candidature en quelques mois. Aujourd’hui, les trois régions candidates jouent gros, mais pas autant que les précédentes qui avaient construit leur dossier et dépensé de lourdes sommes pour apparaître la plus présentable.
Dans tous les cas de figure, les économies auront été substantielles. Les Alpes Françaises auront dépensé 100.000 euros pour leur campagne. A titre de comparaison, pour l’obtention des Jeux d’été 2020, Tokyo avait déboursé 45 millions et ses concurrents Madrid et Istanbul, un peu plus de la moitié.
Les trois régions candidates auront donc 45 minutes pour démontrer laquelle est la plus écologiste, la plus économique, la mieux organisée que les autres. S’il n’y a qu’un seul dossier retenu, c’est celui qui sera soumis à la 142e session du CIO en 2024 pour ratification. S’il y en a deux ou trois, le suspens durera plus longtemps encore.