ENVIRONNEMENT – Troisième pilier olympisme
Après le sport et la culture, l’environnement est le troisième pilier de l’olympisme. Le Comité international Olympique (CIO) s’est engagé dans ce sens et veille à ce que les Jeux olympiques se déroulent dans le respect de l’environnement. Il incite les membres du Mouvement olympique à promouvoir l’environnement dans le cadre des projets d’urbanisme liés à l’organisation des Jeux.
À ce titre, le CIO a signé en 1994 une charte avec les Nations Unis pour un programme en faveur de l’environnement. Cette année-là, des signes sont donnés lors des Jeux de Lillehammer 1994 et ceux d’Atlanta 1996 avec un système de gestion des déchets. À Nagano 1998, quelques constructions sont réalisées avec des normes écologiques, des économies d’énergie sont faites et un effort de reforestation est engagé.
Mais c’est Sydney 2000 qui reste dans l’histoire de l’Olympisme comme la première ville à avoir placé la dimension écologique au cœur de sa candidature, s’associant même à Greenpeace pour l’occasion. En plus des économies d’énergie, l’architecture privilégie l’éclairage et l’aération naturels, ainsi que les énergies solaires ou renouvelables ; la gestion écologique de l’eau et des déchets ; la lutte contre la pollution, l’utilisation de matériaux recyclables ou respectueux de l’environnement.
Reste que le stade olympique de Sydney construit en 1999 failli être détruit en 2017. La décision avait été prise par le Gouvernement de Nouvelle-Galles du sud pour construire à la place deux autres stades. Une pétition pour s’y opposer a mobilisé 200.000 signatures. Pour l’heure le projet est différé.
Des Jeux positifs pour le climat
A l’avenir, les villes qui accueilleront les Jeux olympiques devront être exemplaires. Ainsi dans le cadre de l’Agenda olympique 2020 + 5 du CIO, l’organisation cherchera à organiser à l’avenir des Jeux Olympiques à climat positif. Tokyo 2020 et Pékin 2022 étaient toutes deux en passe d’être neutres en carbone, insiste le CIO. Il faudra désormais que tous les Jeux olympiques soient positifs pour le climat à partir de 2030.
Par ailleurs, le CIO conduit le projet destiné à compenser plus de 100% de ses émissions de carbone «inévitables». Il est inutile de rappeler que déplacer plus de 150.000 personnes pour des Jeux olympiques en un lieu donné, produit d’énormes quantités d’émissions de carbone.
C’est ainsi que le CIO contribue à planter une « forêt olympique » en Afrique. Elle contribuera au sein de la Grande Muraille verte à restaurer les paysages dégradés dans la région du Sahel en Afrique.
La « grande Muraille verte » comme elle se nomme est un vaste projet environnemental panafricain de 7600 km. Sur 15 km de large, des millions d’arbres seront plantés afin d’irriguer 13 pays limitrophes. Techniquement, cette Grande muraille sera composée d’espèces végétales qui s’adaptent à la sécheresse. Pour les nombreuses populations nomades qui la borde, il s’agit de rénover un milieu dégradé par le surpâturage, les feux de brousse et les déficits hydriques.
Les contre-exemples à bannir
Derrière cette façade, les exemples restent encore trop nombreux de destructions environnementales au profit des Jeux. Ainsi à Pékin 2008, si des efforts considérables ont été faits pour réduire la pollution avant et après les Jeux, des sites entiers ont été rasé pour édifier des stades, des routes et autres infrastructures. Juste avant que ne débutent les Jeux, des pelouses ont été repeintes en vert pour donner l’illusion de sites protégés.
Mais ce sont les Jeux d’hiver qui restent les plus préoccupants. Ainsi à Sotchi 2014 ou PyeongChang 2018, des forêts entières ont été rayées du paysage pour laisser place à des sites olympiques. Si les Jeux d’hiver prochains de Pékin 2022 semblent avoir fait également place à de très nombreuses nouvelles constructions. Les chinois ont semble t-il retenus les leçons du passé et ont promis des Jeux d’hiver « les plus verts » qui soient. Ils ont pour l’essentiel tenus leur promesse.
Si la volonté du CIO est intacte, celle des villes organisatrices n’est pas toujours exemplaire.
Pingback:Des Jeux vraiment durables et responsables | DICOLYMPIQUE 31 août 2024