Samaranch : le sport pour « sauver des vies »
Après David Lappartient et Kirsty Coventry, la candidature de Juan Antonio Samaranch dont le père a profondément changé l’institution olympique entre 1980 et 2001, apparait comme l’une des plus sérieuses. Toutefois, en raison de son âge (64 ans), le Catalan ne peut guère espérer faire plus d’un mandat de 8 ans. Pour cela, il devra bénéficier d’une prolongation de quatre ans au moment de ses 70 ans, ce qui ne fait guère de doute.
Juan Antonio Samaranch a intégré le CIO lors du départ de son père de la présidence de l’organisation. Depuis, il a franchi de nombreuses étapes pour s’affranchir de l’héritage paternel. Il a rejoint le Comité exécutif du CIO en 2012, a été vice-président deux fois entre 2016 à 2020 et de 2022 à aujourd’hui.
L’Espagnol a une riche expérience dans le paysage olympique. Il a coordonné à trois reprises les Jeux olympiques d’hiver de Pékin 2022, Sotchi 2014 et Turin 2006. Il a dirigé la chaîne olympique, implantée à Madrid et lui a permis d’entrer dans son âge numérique.
Autant dire que Juan Antonio Samaranch est rompu aux questions diplomatiques et médiatiques, deux branches essentielles pour réussir dans l’univers olympique. À la différence des autres candidats, il murit son projet depuis plusieurs mois.
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Diplomate de talent
D’ailleurs, c’est dans le domaine diplomatique que le vice-président du CIO a lancé sa campagne en début de semaine à Budapest. Il a profité de son poste de vice-président du CIO pour intervenir lors de la Conférence internationale des dirigeants sportifs qui s’est tenue sous la présidence de l’Union européenne (UE).
Lors de cette conférence, Juan Antonio Samaranch, a appelé les dirigeants de l’Union européenne à augmenter considérablement leur investissement dans le sport. Il a souligné son rôle crucial dans l’amélioration de la santé publique et la réduction des coûts des soins de santé.
Dans son discours, Samaranch a décrit les graves défis de santé auxquels l’Europe est confrontée aujourd’hui. Il évoque des modes de vie sédentaire, la mauvaise nutrition, l’augmentation des niveaux de maladie chronique et l’isolement social croissant. « Nous vivons à une époque où l’inactivité et les mauvais choix de santé deviennent incontrôlables, et cela a un impact direct sur la durabilité de nos systèmes de santé », a-t-il déclaré.
Selon Samaranch, la pression est croissante sur les systèmes de santé européens. À mesure que les populations vieillissent rapidement et que les taux de natalité baissent, ils conduisent à un déséquilibre entre la population active et ceux qui ont besoin de soins.
Citant des chiffres, il a démontré que le sport ne représente que 3% du budget de la santé. Il a fait valoir que l’augmentation de cet investissement pourrait entraîner des économies de coûts importantes. « Si chaque Européen rencontrait la norme minimale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 150 minutes d’activité physique par semaine, nous pourrions économiser entre 7 et 10% des coûts de santé, ce qui se traduit par 140 à 200 milliards d’euros par an », a expliqué Samaranch.
Le CIO, force unificatrice
Enfin, Samaranch, rompu aux relations diplomatiques avec les pays du bloc communiste (Chine et Russie notamment) estime que le mouvement olympique doit retrouver les valeurs de l’excellence, du respect et de l’amitié pour construire des liens plus forts au sein des sociétés. «Le monde est sous le choc sous une avalanche de tribalisme politique, commercial et culturel. Maintenant, plus que jamais, nous avons besoin de respect mutuel et de la force unificatrice du sport à surmonter ces divisions », a-t-il conclu.
Il entend réexaminer et dès que les conditions le permettront, le retour de la Russie au sein du mouvement olympique.
On le voit, le Catalan a déjà une feuille de route « toute tracée » comme il l’a dit au quotidien espagnol Marca. Il entend s’appuyer sur son expérience pour gérer les complexités du mouvement au cours du 21e siècle et lui conserver son indépendance pour rester une référence dans le domaine du sport international.
Pingback:De très discrets outsiders à la présidence | DICOLYMPIQUE 3 octobre 2024