De très discrets outsiders à la présidence
Quatre des candidats à la succession de Thomas Bach paraissent avoir une longueur d’avance. Il y a le Britannique Sebastian Coe, longtemps considéré comme le favori, le Français David Lappartient, l’homme qui monte au sein de l’organisation, la Zimbabwéenne Kirsty Coventry, une femme africaine influente et l’Espagnol Juan Antonio Samaranch, habile diplomate. Voyons désormais les trois derniers candidats, ceux que l’on pourrait qualifier d’outsiders : le Japonais Morinori Watanabe, le Jordanien Feisal Al Hussain et le Britannique Johan Eliash.
Si ces trois derniers apparaissent comme des outsiders dans la course à la présidence, c’est parce qu’il devront d’abord surmonter une concurrence continentale afin d’espérer rallier les autres suffrages des membres du CIO.
Le Japonais Morinari Watanabe, président de la Fédération internationale de gymnastique est le seul à s’être exprimé publiquement depuis sa candidature. Watanabe souhaite que le Comité international olympique et les Jeux olympiques soient « aimés par le peuple ».
Il effectue actuellement son deuxième mandat de président de la Fédération internationale et considère avoir compris ce qu’attend le grand public de l’institution olympique.
« J’ai voyagé dans plus de 160 pays au cours des huit dernières années, pour discuter avec leurs dirigeants sportifs de la manière dont les Jeux olympiques devraient être organisés et de la contribution du sport à la société », a déclaré Watanabe lors d’une conférence de presse. « Je ne changerai pas cette position si je deviens président. Nous devons écouter l’opinion publique et créer des Jeux olympiques qui satisfassent les habitants des lieux qui les accueillent. »
Watanabe est conscient que succéder à Thomas Bach sera difficile. L’homme de 65 ans devra d’abord surmonter la concurrence du prince jordanien Feisal Al Hussain, l’autre candidat asiatique.« Je n’obtiendrai peut-être que quelques voix ou je serai peut-être l’heureux élu », a-t-il déclaré.
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Le poids du Moyen-Orient pour l’un, les sports d’hiver pour l’autre
Les deux derniers candidats à la présidence du CIO sont restés très discrets jusqu’à présent. Ils ne se sont pas exprimés dans la sphère publique.
Le prince Feisal Al Hussein de Jordanie, 61 ans, est un ancien pilote dans l’armée de l’air jordanienne. Lutteur et pilote de rallye, c’est le sport automobile qui l’a amené à l’administration sportive, jusqu’à son élection au CIO en 2010. Il siège désormais au comité exécutif, le gouvernement du CIO.
Il est reconnu pour son engagement en faveur du sport féminin et pour ses initiatives en faveur de la paix.
Al Hussain devrait bénéficier du fort soutien du Proche et Moyen-Orient où de nombreux dirigeants sportifs tentent de prendre des responsabilités dans le sport international. Certains pays visent délibérément l’organisation des Jeux olympiques comme le Qatar et l’Arabie saoudite, candidats pour 2036. A l’évidence, les deux pays ont fait du sport international un champ de développement économique, sociétal et politique. Ils ont besoin d’un homme fort dans la place.
Le dernier candidat en lice est le Britannique d’origine suédoise Johan Eliasch, président de la Fédération internationale de ski (FIS). Eliasch, 62 ans, n’a rejoint le CIO qu’en juillet dernier après sa deuxième élection et sa candidature est plutôt surprenante.
Il apparait comme un très gros outsider dans la mesure où il est issu des sports d’hiver, minoritaire au sein du CIO. De plus, il est européen comme deux des favoris, Sebastian Coe et David Lappartient.
L’homme est multimillionnaire après avoir créé et dirigé plusieurs sociétés, dont l’équipementier sportif Head. Bien que suédois, il a fait toute sa carrière en Angleterre. C’est ainsi qu’il est devenu citoyen britannique. Proche du Parti conservateur comme Sebastian Coe, il a néanmoins travaillé au sein d’un gouvernement travailliste sur des sujets écologiques. C’est un ardent défenseur du développement durable.