Johan Eliasch ne croit pas au combat perdu d’avance
Depuis sa candidature surprise et de dernière minute, selon les aveux des observateurs avertis du mouvement olympique, Johan Eliasch s’était montré très discret. Le patron du ski mondial (FIS) vient d’être mis sur la sellette par le magazine suisse Watson et, cette fois, on en sait un peu plus sur les raisons qui l’ont amené à se présenter à la présidence du Comité international olympique (CIO).
Fraîchement élu au sein de l’organisation mondiale du sport, son combat peut sembler perdu d’avance. Beaucoup le disent, mais pas lui.
Pour accéder à la présidence du CIO, l’ex-PDG de l’équipementier sportif Head de nationalité britannique, mais d’origine suédoise va devoir se défaire de la concurrence du Jordanien Feisal Al Hussein, du Britannique Sebastian Coe, de la Zimbabwéenne Kirsty Coventry, du Français David Lappartient, de l’Espagnol Juan Antonio Samaranch et du Japonais Morinari Watanabe (par ordre alphabétique).
Le combat apparaît difficile et, pour beaucoup, Eliasch a beaucoup de handicaps à surmonter pour accéder au poste suprême. Tout d’abord, il vient des sports d’hiver dans une organisation qui favorise plutôt les sports d’été. De plus, il est relativement méconnu au sein d’un groupe où il vient tout juste d’être élu, alors que la plupart de ses membres sont là depuis des décennies. Autre handicap, Eliasch a 62 ans et pourrait ne pas terminer son premier mandat, car la limite d’âge est de 70 ans.
Pourtant, Johan Eliasch ne doute pas de ses qualités pour faire le job. «Bien que je ne sois pas un vétéran du CIO, je suis un leader averti, un industriel, un financier, un entrepreneur, un dirigeant du sport, un activiste pour le climat et un responsable politique expérimenté, disposant de toutes les compétences nécessaires pour diriger cette belle institution», a-t-il écrit dans sa lettre de motivation.
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Un coup de pied dans la fourmilière
Johan Eliasch présentera son programme détaillé aux membres du CIO lors d’une réunion à Lausanne début 2025. Il pense que cette élection est capitale pour l’organisation, compte tenu de la situation géopolitique, du changement climatique, des évolutions technologiques et du bouleversement des habitudes de consommation.
Depuis qu’il dirige la Fédération internationale de ski dès 2021, il affirme avoir profondément transformé cette organisation, notamment sur la question des droits de diffusion.
Désormais ces droits sont centralisés par la FIS alors qu’auparavant ils étaient détenus par les fédérations nationales organisatrices. Plusieurs puissantes fédérations (Suisse, Allemande, Autrichienne, Norvégienne) contestent cet accord. Elles ne sont pas contre le principe, mais souhaitent rester partie prenante et s’assoir autour de la table pour en discuter. Certaines ont porté l’action en justice, considérant que l’accord ne respecte pas « les règles européennes ».
Il semble qu’au sein du grand cirque blanc, Johan Eliasch n’ait pas que des amis.
Johan Eliasch pense pouvoir permettre à l’organisation mondiale du sport de poursuivre sa croissance sur le plan économique, alors que le CIO est déjà une organisation déjà multimilliardaire.
Ce qui est sûr, c’est que l’organisation mondiale du sport a besoin de dirigeants volontaires et soucieux d’aller de l’avant. Eliasch est fait de ce bois. Lui-même, politiquement conservateur, a travaillé au sein d’un gouvernement britannique travailliste sur des sujets écologiques. Johan Eliasch a fait une grande partie de sa réputation sur la défense du développement durable. C’est un écologiste convaincu, capable de diplomatie si l’intérêt supérieur le requiert.