Pourquoi le « Ja » de Munich était-il important ?

Pourquoi le "Ja" de Munich était-il important ? Un million d'habitants de Munich étaient invités à se rendre aux urnes ce

Pourquoi le « Ja » de Munich était-il important ?

Un million d’habitants de Munich étaient invités à se rendre aux urnes ce dimanche pour dire s’ils étaient ou non favorables à l’organisation des Jeux olympiques dans la ville en 2036, 2040 ou 2044. Un peu plus de 66 % des suffrages exprimés se sont prononcés en faveur d’une candidature olympique. Ce vote est bien plus important pour l’Allemagne qu’il n’y parait.

Dimanche 26 octobre, réactualisé lundi 27 octobre

 

Tous les citoyens de l’Union européenne résidant à Munich depuis au moins deux mois et ayant au moins 18 ans aujourd’hui, soit environ 1,1 million de personnes, étaient éligibles pour voter. Sur l’ensemble des bulletins dépouillés, le « oui » est majoritaire à 66,4 %, atteignant facilement le quorum nécessaire de 10 % des électeurs inscrits. La participation s’est élevée à 42 %, la plus importante pour une consultation citoyenne à Munich. « Ce résultat est bien plus qu’un oui aux Jeux olympiques. C’est un oui à un développement urbain audacieux, durable et inclusif », a déclaré le maire Dieter Reiter dans un communiqué sur X.

Concrètement, 305 000 personnes ont soutenu la proposition, contre 154 000 qui s’y sont opposés.

L’Allemagne jouait gros

Avec ce vote munichois, c’est l’Allemagne et plus encore le Comité olympique allemand (DOSB) qui respire « Si cela ne fonctionne pas ici, cela ne fonctionnera probablement pas ailleurs non plus », avait déclaré avant le scrutin le ministre-président bavarois Markus Söder, en référence aux autres candidats qui souhaitent lancer une candidature olympique allemande.

Il évoquait les villes de Berlin et Hambourg, également candidates, et la région Rhin-Rhur, dont les organisateurs entendent appeler la candidature, Cologne, la plus grande ville de Rhénanie du Nord-Westphalie qui porte cette candidature interne.

Il ne faire guère de doute que, si les munichois s’opposait à la candidature de leur ville, comme ils l’ont déjà fait en 2013 pour l’organisation des Jeux d’hiver de 2022*, les autres villes allemandes auraient pu à leur tour baisser pavillon.

 

Munich dispose de bien des atouts  pour réussir l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques.  90 % des sites sportifs prévus sont situés à moins de 30 kilomètres du village olympique prévu, au nord-est de la ville. Il existe toujours le Parc olympique de Munich 1972 dont toutes les installations sont encore en service (photo).

Seules les compétitions de voile (Kiel), de canoë (Augsbourg) et de VTT nécessiteraient des déplacements plus éloignés.

 

On le voit, la plupart des sites de compétition existent ou devront être rénovés ou agrandis. Seuls quelques-uns devraient être construits de toutes pièces, comme le village olympique. Les partisans estiment que l’organisation des Jeux à Munich aurait des effets positifs sur l’économie, le logement, les infrastructures, l’ambiance de la ville et l’image de l’Allemagne dans le monde.

Les opposants estiment eux que l’organisation des Jeux olympiques serait trop coûteuse. Ils craignent également une hausse des prix de l’immobilier et du coût de la vie si la ville se voyait attribuer l’organisation des Jeux olympiques.

Loin de la coupe aux lèvres

Bien que le résultat final soit positif, la route vers les Jeux est encore longue.

Peu après l’arrivée de Kirsty Coventry à la présidence du CIO, l’organisation a décidé de suspendre temporairement son processus d’élection des futurs hôtes afin de revoir ses mécanismes internes. À cette incertitude s’ajoute la récente décision du DOSB de modifier la procédure nationale, supprimant la présélection interne et déléguant le choix final à l’assemblée générale de 2026.

 

De plus, les perspectives internationales ne semblent pas entièrement favorables, car des voix influentes dans les milieux olympiques allemands suggèrent que 2036 pourrait ne pas être le tour de l’Europe, tandis que des pays émergents, comme l’Inde, le Qatar, voire la Turquie, semblent mieux placés pour accueillir les Jeux en 2036. En revanche, en 2040, l’Europe aurait toutes ses chances.

 

* En 2013, 29 % des habitants avaient voté, avec 310 305 votants. Le quorum nécessitait 107 323 votes valides, mais le « non » l’avait emporté avec 52,2 % contre 47,8 % pour.

 

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