Les deux chantiers d’importance de la nouvelle ère
Les deux chantiers d'importance de la nouvelle ère À peine a-t-elle récupéré la clé de la Maison olympique, Kirsty Coventry marque
Les deux chantiers d’importance de la nouvelle ère
À peine a-t-elle récupéré la clé de la Maison olympique, Kirsty Coventry marque sa différence. Plus de décisions prises unilatéralement, désormais, place à la concertation. La nouvelle présidente du CIO vient d’engager deux chantiers d’importance sur l’accès aux compétitions féminines et le mode de désignation des prochains hôtes olympiques.
Les deux chantiers engagés par Kirsty Coventry n’ont rien de surprenant. Ils ont été au cœur de la campagne pour l’élection à la présidence du CIO. La septuple médaillée olympique de natation a profité de la passation de pouvoir pour demander aux membres du CIO de rester deux jours supplémentaires à Lausanne et convoquer un atelier de réflexion.
Le sujet de l’accès aux compétitions féminines semble urgent. D’une part en raison du trouble qui a agité le tournoi de boxe des Jeux de Paris 2024, d’autre part en raison de la proximité des Jeux de Los Angeles 2028 et la loi américaine interdisant aux athlètes transgenres de participer aux compétitions féminines. Kirsty Coventry n’en fait pas mystère, les membres du CIO veulent en découdre sur le sujet : « il y a eu un soutien écrasant » à l’idée « que nous devons protéger la catégorie féminine », a-t-elle déclaré.
Fixer les règles d’éligibilité
Depuis 2021, l’instance mondiale du sport international laisse les fédérations internationales fixer chacune leurs règles d’éligibilité. Il convient désormais que le CIO doit adopter une position commune pour l’ensemble du sport international. L’organisation va donc lancer « un groupe de travail » avec des experts et représentants des fédérations internationales. Kirsty Coventry ne s’est pas avancée sur l’issue de cette réflexion. La question est complexe. Elle concerne, tout à la fois, les athlètes transgenres et les sportives avec des « différences de développement sexuel » (DDS), également appelées « intersexes ». « Nous comprenons qu’il y aura des différences selon les sports », a-t-elle seulement précisé.
Ce sont les fédérations de boxe et d’athlétisme qui ont mis le feu aux poudres ces derniers mois. L’une et l’autre ont rétabli des tests génétiques, comme ceux qu’avait imposés la commission médicale du CIO entre 1968 et 1996. C’est ainsi que tous les athlètes présentant des chromosomes « XY » étaient exclus de la catégorie féminine. D’autres fédérations internationales ont adopté des règles moins radicales afin de différencier les athlètes DDS, des transgenres.
La nouvelle présidente entend placer « les recherches scientifiques et médicales au cœur de la démarche ».
Choisir l’hôte au bon moment
L’autre grand chantier engagé par la nouvelle présidente est celui de la désignation des hôtes olympiques. Il semble prioritaire. Les choix effectués ces dernières années n’étaient pas toujours cohérents. Los Angeles 2028 et Brisbane 2032 ont été désignées 11 ans avant l’échéance, alors que les Alpes françaises n’ont récupéré les Jeux d’hiver 2030 que 5 ans et demi avant l’organisation. Certes, l’Agenda 2020 et 2020+5 étaient sensés faciliter les choses, on voit dans les faits que les hôtes olympiques ont perdu beaucoup de temps avant de se mettre au travail.
C’est la raison pour laquelle, les membres du CIO ont demandé « une pause » dans le processus de sélection des hôtes des Jeux olympiques. Les membres du CIO souhaitent « être davantage impliqués dans le processus ». Ces derniers mois, ils se sont contentés de ratifier la décision qu’avait prise la commission des futurs hôtes.
Le groupe de travail devra réfléchir « au moment adéquat » pour désigner les futurs hôtes. Avant la mise en œuvre de la commission des futurs hôtes, le CIO désignait la ville organisatrice, sept ans avant l’échéance. L’enjeu, pour Kirsty Coventry, est de définir « le moment le plus efficace » pour ne pas « surcharger » les organisations concernées, qu’il s’agisse de l’hôte olympique ou des Fédérations internationales chargées d’organiser les épreuves.
Aujourd’hui, une dizaine de pays sont potentiellement candidats à l’organisation des Jeux d’été de 2036. Il semble qu’ils vont devoir apprendre à patienter.
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