Le secret du groupe de travail remis en cause

Transgenre : Le secret du groupe de travail remis en cause La décision du CIO de créer un groupe de travail

Transgenre : Le secret du groupe de travail remis en cause

La décision du CIO de créer un groupe de travail pour protéger la catégorie féminine ne trouve pas écho auprès de tout le monde. L’Alliance Sport & Droits, par exemple, conteste le fait que le groupe de travail soit secret et qu’on n’en connaisse pas les limites. 

 

Alliance Sport & Droits est une coalition mondiale d’organisations de défense des droits de l’homme qui utilisent le pouvoir du sport pour faire progresser les droits au cœur de la société. C’est cette organisation qui, aujourd’hui est en première ligne pour s’opposer au secret qui entoure le travail de la commission spéciale du CIO.

 

Représentants de l’organisation Alliance Sports and Rights

L’organisation mondiale du sport a annoncé le mois dernier la création du « Groupe de travail sur la protection de la catégorie féminine ». Le CIO a précisé que ce groupe de travail serait composé d’experts et de représentants de fédérations internationales, mais n’a pas révélé la composition du groupe afin d’éviter que les membres soient soumis à des pressions.

Il faut dire que la question agite dans un contexte de désordre mondial concernant les athlètes transgenres et ceux ayant des différences de développement sexuel (DSD).

 

Néanmoins, la présidente du CIO a tenu à préciser que « le groupe de travail s’adressera à toutes les parties prenantes, et pas seulement aux Fédérations internationales (aujourd’hui en responsabilité de déterminer les conditions d’éligibilité), mais aussi à tous les athlètes : les athlètes en compétition, ceux qui ne participent plus, ceux qui ont connu une transition, ceux qui pourraient être classés comme présentant des DSD », a déclaré Kirsty Coventry.

 

Cependant, l’Alliance Sport & Droits estime que masquer les membres du panel constitue un recul par rapport aux engagements de l’organisation en matière de droits humains, notamment s’agissant du cadre sur l’équité, l’inclusion et la non-discrimination fondée sur l’identité de genre et les variations de sexe. Ce document élaboré en 2019 reconnaît la complexité de cette question et rejette toute solution universelle.

Le CIO en arbitre de la question

Jusque-là, ce sont les Fédérations internationales qui, chacune dans leur sport, décident de la politique à adopter vis-à-vis des athlètes transgenres ou DSD. C’est ainsi que l’athlétisme, la natation et la boxe ont réintroduit les tests de genre afin de déterminer principalement le sexe des participantes.

Cette approche n’est pas nouvelle, puisqu’elle a permis la création d’une commission médicale et scientifique au sein du CIO à la fin des années 1960. D’où l’intérêt de l’organisation mondiale du sport à s’emparer de nouveau de cette question au moment où le débat fait rage. Elle souhaite envisager une politique commune et pas forcément universelle.

 

L’alliance reconnaît la nature sensible du sujet, qui, souligne-t-elle, est souvent « la cible de fausses informations et de discours haineux ». Elle affirme toutefois qu’une communication claire et transparente est primordiale pour élaborer des recommandations légitimes.

Selon l’organisation, le plus grand risque n’est pas que le groupe de travail soit soumis à un examen public, mais que les femmes et les filles du monde entier – et en particulier celles des pays du Sud – soient davantage victimes de haine et de discrimination et exclues du sport. Il s’agit d’une question fondamentale de sécurité et d’égalité qui ne peut être tranchée en secret, selon elle.

 

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