L’histoire oubliée d’une piteuse révolte
On sait que les Jeux de Munich 1972 comme ceux de Mexico, quatre ans plus tôt était des Jeux contestataires. Ils donnent l’occasion de plusieurs incidents et même un drame, la prise d’otages des athlètes israéliens au village olympique.
Quatre ans plus tôt, la protestation sur le podium olympique de Tommie Smith et John Carlos avait fait grand bruit. Les images de leur poing levé sur le podium olympique avait fait plusieurs fois le tour du monde. Elle reste le symbole de la contestation politique aux jeux olympiques.
À Munich, les deux athlètes manifesteront également sur le podium. Cette histoire sera vite oubliée. Leur geste étant plus proche de la désinvolture que de la protestation politique.
A l’issue du 400 m, l’athlète américain Vince Matthews (1947) s’impose tandis que son compatriote Wayne Collet (1949 – 2010) prend la deuxième place.
Un comportement inopportun
Lors de la remise de médailles sur le podium, leur comportement est étonnant. L’un et l’autre affichent une surprenante décontraction. Collett arrive en short, les chaussures à la main, Matthews semble ailleurs, bras croisés. Mais le scandale intervient lorsque les deux sprinters parlent, plaisantent et jouent avec leurs médailles pendant qu’est joué l’hymne Américain.
On pense alors que les deux Américains expriment ainsi leur adhésion à la lutte pour l’égalité des noirs et des blancs aux États-Unis. En réalité, ils expriment leur colère vis à vis de l’encadrement fédéral. Ils entendent signifier qu’il ne leur a pas été permis de s’entraîner correctement avant les Jeux. C’est du moins la version que rapportera certains journaux.
Quoiqu’il en soit, le président du CIO, Avery Brundage, très intransigeant, les exclut de la sélection Américaine. Ils seront suspendus à vie de toutes compétitions.
Amputé de ses deux meilleurs membres, le relais Américain ne peut plus défendre son titre au 4×400 m gagné quatre ans plus tôt à Mexico.