La commission exécutive du Comité International Olympique (CIO) a recommandé que la Session olympique retire la reconnaissance accordée jusque-là à l’International Boxing Association (IBA, la Fédération internationale de boxe). Elle met en exergue la Règle 3.7 de la Charte olympique pour justifier sa décision.

La décision prise aujourd’hui par le gouvernement du CIO (photo) s’appuie sur le rapport complet en date du 2 juin 2023 rédigé par le CIO sur la situation de l’IBA.

Il stipule que l’IBA n’a pas réussi à remplir les conditions fixées par le CIO, ce que la Fédération internationale n’a pas contesté.

Lors de la préparation de ce rapport, l’IBA s’est vu accorder le droit d’être entendue et de fournir toute information jugée utile.

La procédure étant en cours, le CIO n’a pas fait d’autres commentaires à ce stade.

Afin de débattre de cette question et de prendre une décision en la matière, la commission exécutive et le président du CIO ont décidé de convoquer une Session extraordinaire qui se tiendra à distance, le jeudi 22 juin 2023.

La commission exécutive recommande également à la Session du CIO, dans l’intérêt des boxeurs et des boxeuses, que la boxe soit maintenue au programme des Jeux Olympiques de Paris 2024. En revanche, la discipline n’est toujours pas assurée d’être au programme olympique pour les Jeux suivants de Los Angeles 2028.

4 ans de guerre larvée

On rappelle que le conflit entre la Fédération internationale de boxe et le CIO dure depuis 2019 après la suspension de l’ancienne fédération internationale (AIBA) pour une série de manquements s’agissant de sa gouvernance (administration, arbitrage, dopage, éthique, etc).

C’est ainsi que le CIO a pris en main la gestion du tournoi olympique de Tokyo 2020 à la place de l’IBA, la nouvelle fédération internationale. A ce titre, l’IBA est privée des généreux subsides octroyés par l’instance du sport international.

Avec l‘arrivée du russe Umar Kremlev en décembre 2020, considéré comme proche de Vladimir Poutine (photo) et sa réélection contestée par le CIO en septembre 2022, il semble que les choses n’aient fait qu’empirer entre les deux instances.

C’est ainsi que le CIO a pris la décision d’organiser la compétition olympique de Paris 2024 et ses éliminatoires. L’IBA ne reconnait pas le calendrier proposé. Elle veut imposer son propre schéma de qualification.

Face à ces tensions et au refus de l’une ou l’autre instance de chercher l’apaisement, un certain nombre de pays, en tête desquels les États-Unis, ont décidé de créer une fédération internationale concurrente : World Boxing. En plus des États-Unis, l‘Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, les Philippines, la Suède, la Nouvelle-Zélande et la Suisse ont déjà quitté l’IBA pour adhérer à la nouvelle entité représentative.

La création de World Boxing n’a pas d’autre but que maintenir la boxe au sein du mouvement olympique. La décision du CIO aujourd’hui de retirer la reconnaissance de l’IBA ne fait qu’accélérer ce processus.