Le congrès de l’association des sports olympiques d’été (ASOIF) s’est achevé à Lausanne sur une interrogation et une inquiétude. Les projets de la Russie d’organiser des événements concurrents comme les Jeux de l’Amitié en dehors du Mouvement olympique est contesté.

C’est le président de l’Association des fédérations internationales olympiques d’été, Francesco Ricci Bitti (photo) qui a mis les pieds dans le plat.

Selon lui, le projet des russes d’organiser après Paris 2024, des Jeux de l’Amitié en dehors du cadre olympique est une provocation destiné à montrer au CIO qu’il n’est pas seul au monde pour gérer le sport international.

C’est le président russe Vladimir Poutine que le sport international préoccupe au plus haut point qui serait à l’origine de ce projet de Jeux de l’Amitié. Il en souhaite la résurrection. Cet événement multisports avait été organisé par l’Union soviétique et huit de ses alliés après le boycott des Jeux de Los Angeles 1984. Une cinquantaine de nations y avaient participé.

Ces « nouveaux » Jeux de l’Amitié pourraient mettre en vedette le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, qui font tous partie d’une alliance politique appelée BRICS. Des pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai pourraient s’y joindre. Outre la Chine, la Russie et l’Inde, l’organisation compte des pays comme le Pakistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan

C’est la ville de Kazan qui serait l’hôte potentiel de ces Jeux.

Peur sur le CIO ?

Les événements concurrents des Jeux olympiques sont un scénario cauchemardesque pour le Comité international olympique (CIO), surtout si des superpuissances mondiales comme la Russie et la Chine sont impliquées. Selon Ricci Bitti « Il vaut mieux éviter cela car ce sera toujours très controversé »… d’où aujourd’hui l’appel du CIO a réintégrer les russes et les biélorusses dans les compétitions internationales.

Selon Ricci Bitti, également membre du CIO, c’est une question qui manifestement préoccupe le leader du mouvement sportif international, Thomas Bach.

Outre les Jeux de l’Amitié en 1984, d’autres événements considérés comme des alternatives aux Jeux olympiques ont tenté de détourner les Jeux de leur vocation universelle.

Il y a eu l’Indonésie qui a lancé les Jeux des nouvelles forces émergentes. Deux éditions se sont tenues dans les années 1960.

En 1986, le magnat de la télévision américaine et fondateur de CNN, Ted Turner, a lancé les Goodwill Games, qui ont été brièvement considérés comme un sérieux rival des Jeux olympiques. Il y a eu 5 éditions entre 1986 et 2001 et la dernière, prévue en 2005 à Phoenix a dû être annulée, faute de soutien.

Pour tenter d’éviter de nouveaux boycotts, la Charte olympique a été modifiée en 1999 pour obliger tous les 206 Comités nationaux olympiques à envoyer une équipe aux Jeux olympiques d’été.