JEUX de l’AMITIÉ / Institution
Le mouvement olympique cherchant à se distancer des passions politiques est devenu à plusieurs reprises l’otage des conflits internationaux tout au long du 20e siècle. Au début des années 1980, la situation est devenue si grave que la question s’est posée de savoir si les Jeux Olympiques continueraient d’exister à l’avenir.
Ainsi en 1980, le conflit latent entre les deux principales puissances politiques et sportives du monde – l’URSS et les États-Unis trouvent un nouvel épisode après l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan en décembre 1979. Le gouvernement américain exprime son intention de boycotter les Jeux olympiques de Moscou 1980. En fait, l’idée n’était pas de boycotter, mais de perturber les Jeux olympiques en les déplaçant dans un autre pays.
Cependant, le Comité international olympique a refusé de déplacer les Jeux n’importe où. C’est ainsi qu’à l’appel des États-Unis, les sportifs de 64 pays n’ont pas pu participer aux Jeux. D’autres États ont autorisé leurs athlètes à concourir à Moscou individuellement, sous le drapeau olympique.
1984, la revanche
A la clôture des Jeux de 1980, par dépit, les autorités soviétiques hissent le drapeau de la ville de Los Angeles au lieu du drapeau américain. Même si les sportifs soviétiques ressortent vainqueur avec 83 médailles d’or, beaucoup y voient déjà le signe que les prochains Jeux olympiques seront perturbés.
Dans les mois qui suivent, l’Union soviétique est devenue « l’empire du mal ». La situation dans le monde est devenue si tendue que la possibilité de déclencher une guerre mondiale est envisagée.
Quatre ans plus tard, le chef du Comité National Olympique de l’URSS, Marat Gramov décide du boycott des Jeux de Los Angeles. Quelques pays socialistes suivent, à l’exception de la Roumanie, de la Yougoslavie et de la Chine qui entend bien disputer ses premiers Jeux olympiques.
Les Jeux de l’Amitié
Pour compenser l’absence de ces nations phares aux Jeux olympiques que sont l’URSS et l’Allemagne de l’est, est mis sur pied une compétition qui prendra le nom de Jeux de l’Amitié.
Ces Jeux sont organisés dans 9 pays frères dont l’URSS (Allemagne de l’Est, Bulgarie, Corée du Nord, Cuba, Hongrie, Mongolie, Pologne, Tchécoslovaquie et Union soviétique).
La cérémonie d’ouverture se déroule à Moscou (photo). Ils s’étalent sur une période qui va de juillet à septembre 1984. Toutefois les organisateurs veillent à interrompre les compétitions pendant la période olympique (28 juillet au 12 août) afin de ne pas se mettre à dos le CIO.
Les pays ayant boycotté les Jeux de Los Angeles sont autorisés à présenter leur meilleure formation. Toutes les autres nations envoient des équipes réserves composées de sportifs qui ne se sont pas qualifiés pour les Jeux de Los Angeles. 49 pays participent à l’événement dont la Chine, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, le Japon, le Canada, la Finlande, la Suède et la France.
Au final, l’Union soviétique se montrera dominatrice. Elle remporte 126 médailles d’or dans 22 sports au programmes devant l’Allemagne de l’est qui n’obtiendra que 50 médailles d’or.
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