France paralympique : Aller encore plus haut !
Les tricolores terminent ces Jeux paralympiques avec 54 médailles au compteur dont 11 en or. C’est beaucoup mieux que les 35 espérées. Ils réalisent un total comparable à celui de Pékin 2008 (52 médailles dont 12 en or) où les Jeux paralympiques étaient vraiment rentrés dans la dimension universelle. Un résultat d’ensemble qui est bon mais qui mérite une analyse malgré tout plus fine.
Si le résultat d’ensemble de l’Équipe de France paralympique ne doit pas nous autoriser à bouder notre plaisir, il nous faut toutefois aligner certains chiffres pour comprendre qu’il y a encore du travail avant de pouvoir dire que la prestation d’ensemble était exceptionnelle.
D’ailleurs Sami El Gueddari, qui est l’un des dirigeants au pôle performance de la Fédération française handisport le disait hier soir sur France Télévisions avec enthousiasme et défi « A Paris, nous devons viser 80 médailles paralympiques ».
80 médailles possibles
On ne peut que lui donner raison et mieux même penser que l’objectif n’est pas si irréaliste au regard de ce qu’ont montré les Tricolores à Tokyo. Prenons l’exemple de deux disciplines pour étayer l’argument.
Le tennis de table avait 14 représentants et ils remportent 11 médailles dont deux en or pour le chef de file Fabien Lamirault. C’est un résultat exceptionnel.
Autre exemple remarquable : le cyclisme qui remporte 16 médailles dont 5 en or avec 17 représentants. Là encore le résultat est admirable et pourtant on peut penser que les cyclistes français ont laissé échapper quelques médailles d’or au passage comme en a témoigné Alexandre Léauté.
Le judo avec seulement 3 représentants dont la porte-drapeau Sandrine Martinet obtient 2 médailles (argent et bronze), c’est bien. Souhaitons qu’à Paris 2024, la délégation sera un peu plus étoffée. Même chose pour l’escrime, un des sport-roi en France qui avait une équipe incomplète et qui n’a obtenu qu’une médaille de bronze par équipe au fleuret.
Évoquons aussi le beau résultat des tennismen, médaillés d’or en double avec Stéphane Houdet et Nicolas Peifer.
L’athlétisme et la natation, un ton très en dessous
Mais où l’on peut parler de déception, elle nous vient là encore, comme chez les valides, des deux disciplines les plus en vue aux Jeux paralympiques : l’athlétisme et la natation.
Saluons en athlétisme la belle médaille d’or de Charles-Antoine Kouakou sur 400 m et celle de Marie-Amélie Le Fur en longueur qui a raté l’or pour seulement 5 cm. Mais dans une discipline qui octroie 252 médailles au total, les 8 médailles françaises paraissent insuffisantes.
Même chose pour la natation dont il faut saluer les prestations des doubles médaillés d’argent et de bronze que sont Ugo Didier et Alex Portal. Mais avec 5 médailles sur les 462 attribuées, on peut dire que la natation paralympique a encore du travail.
Nul doute que c’est dans ces disciplines et d’autres encore comme l’aviron, le canoë ou la force athlétique que les Français vont devoir mettre les bouchées doubles d’ici les jeux de Paris pour atteindre l’objectif « évoqué » des 80 médailles et on l’espère mieux encore.
Les progrès fulgurants des nations émergentes
Les Français doivent viser à davantage de médailles d’or et rattraper des nations comme les Pays-Bas, l’Ukraine et le Brésil qui obtiennent respectivement 25, 24 et 22 médailles d’or. Ces nations flirtent avec le Top 4 : La Chine qui a obtenu 96 médailles en or, la Grande-Bretagne (41), suivis des États-Unis (37) et de la Russie (36). Des nations qui semblent inaccessibles.
Enfin que dire ou penser des progrès fulgurants de nations qui jusque là étaient presque inexistantes aux paralympiques : l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, l’Iran dont le total de médailles d’or est équivalent, voire supérieur à celui des tricolores.
Le programme Ambition Bleue mis en œuvre dans le cadre des Jeux de Paris 2024 doit permettre au Français de franchir ce cap.