Le sport adapté, parent pauvre du paralympisme

Des 22 sports représentés aux Jeux paralympiques de Tokyo, seuls trois sont ouverts aux athlètes handicapés cognitifs, ceux qui pratiquent le sport adapté. Il n’y en aura aucun dans cinq mois lors des prochains Jeux paralympiques d’hiver de Pékin 2022.

Pour les sportifs en situation de handicap mental, le prochain rendez-vous planétaire se déroulera en France à Vichy en 2023 lors des Global Games. Il s’agit d’une compétition créée à la suite de l’exclusion des déficients intellectuels des Jeux paralympiques après 2000.

 

Cette séparation après les Jeux de Sydney est la conséquence de la célèbre fraude de l’équipe d’Espagne de basket lors des Jeux de 2000. L’équipe avait remporté la médaille d’or avec dix de ses douze joueurs parfaitement valides et feignant la déficience mentale. Un film français de cinéma « Chacun pour tous » avec Ahmed Sylla et Jean-Pierre Darrousin notamment, raconte une histoire inspirée de ce fait divers.

Le handicap mental difficile à évaluer

Reprochant la faillibilité de ses évaluations à la Fédération internationale de sport adapté, le Comité international paralympique (IPC) avait fermé la porte à ses athlètes. Ceux là n’avaient d’ailleurs participé qu’aux Jeux d’Atlanta 1996 et donc Sydney 2000. L’affaire des sportifs espagnols avait servi de déclencheur, mais il se murmure que les télévisions continuent de considérer le sport adapté comme moins télégénique que le handisport.

 

Bref, pendant douze ans, les athlètes déficients mentaux n’ont pas pu participer aux Jeux paralympiques – jusqu’à Londres 2012, où ils ont été réintégrés dans trois sports : la natation, l’athlétisme et le tennis de table.

Pour les autres discipline, le Comité international paralympique (CIP) estime que les tests sont trop complexes à mettre en œuvre.

 

C’est ainsi qu’aujourd’hui pour pouvoir participer aux Jeux paralympiques, les sportifs déficients mentaux doivent avoir un quotient intellectuel inférieur à 75 et que leur pathologie ait été reconnue avant leur 18 ans. Ils doivent passer une batterie de tests ayant pour objectif de démontrer que les sportifs sont victimes d’un trouble psychique affectant leur compréhension et leur comportement.

 

Lors des Jeux de Tokyo 2020, seuls 120 handicapés mentaux sur les 4400 participants paralympiques participent aux Jeux.

 

C’est ainsi que l’équipe de France n’a que 6 déficients intellectuels sur les 138 membres de sa délégation. Deux d’entre eux pourtant sont médaillés ce qui représente un beau ratio : Lea Ferney (photo ci-dessus), médaillée d’argent en tennis de table et aujourd’hui, Charles-Antoine Kouakou (photo) en athlétisme sur 400 m.

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