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La STASI de RDA / Politique

« Le bouclier et le glaive du parti ». C’est avec cette devise que la Stasi exerce son ministère au sein de l’appareil d’état de la République démocratique d’Allemagne de l’Est (RDA) pendant les années de guerre froide entre 1949 et 1989. Elle a été décrite aujourd’hui comme l’un des services de renseignement et de police les plus efficaces et des plus répressifs qui ait jamais existé.

 

C’est après la chute du mur de Berlin et la réunification de l’Allemagne, en 1989 et 1990, que la Stasi fut dissoute.

Elle laisse un encombrant héritage : ses archives, qui contiennent les noms des suspects, des agents et de leurs informateurs.

 

C’est au sein de ses archives qu’il a été permis de découvrir l’ampleur du dopage d’état mis en œuvre par la Stasi qui contrôlait toute la chaîne ; des laboratoires de recherche à la distribution des produits dopants à travers les structures des clubs.

Erich Mielke en chef d’orchestre

Erich Mielke (photo) en était le chef. Il est resté au pouvoir pendant trente-deux ans sur les quarante années d’existence de la RDA. Il a été reconnu ultérieurement comme le «dopeur en chef».

 

Environ 10.000 athlètes ont été dopés, souvent à leur insu, avant les compétitions depuis la fin des années soixante jusqu’en 1989. C’est à partir de 1964 que le dopage dans l’Allemagne de l’Est devient systématique sous sa direction.

Des records du monde difficiles à battre

Le perfectionnement du dopage a permis à de nombreux athlètes est-allemands de battre des records du monde qui ont été bien difficiles à dépasser par les générations suivantes. Celui sur 400 m de l’athlète Marita Koch tient toujours des décennies plus tard.

 

De plus, la recherche est-allemande s’adapta aux premiers contrôles et individualisa la prise des produits en analysant le temps d’élimination des substances par l’organisme. Dès lors, les entraîneurs eurent pour consigne d’arrêter l’administration des dopants plusieurs jours avant le début des compétitions afin d’effacer toutes traces des produits.

C’est ainsi que les Allemands de l’Est qui ne gagnaient que quelques médailles d’or avant 1968, en ont remporté près de 40 entre les Jeux de Montréal 1976 et ceux de Séoul 1988. Soucieux par ailleurs d’impressionner les Allemands de l’Ouest dès les Jeux de Munich 1972, la machine fonctionnait déjà à haut régime et les Est-Allemands remportèrent 20 médailles d’or contre seulement 8 à Mexico, quatre ans plus tôt.

Un procès tronqué

Bien que 1500 personnes aient été impliquées dans cette chaîne du dopage d’état, le secret restait bien gardé car la Stasi contrôlait tout, surveillait tous les acteurs ou les faisaient surveiller par leurs proches. Lors du procès des responsables en 2000, des peines de prison ont été prononcées sans commune mesure avec les dégâts fait sur une jeunesse qui ne l’avait pas souhaité.

 

Il semble que l’Allemagne a voulu tirer sur un trait sur une page de son histoire peu glorieuse, cela d’autant que dans le même temps en Allemagne de l’Ouest des pratiques sinon comparables du moins similaires ont été révélées en 2013.

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