MILLIAT Alice (1884-1957) France / Personnalité

Si le sport féminin auquel Pierre de Coubertin était un fervent opposant avait eu écho au début du 20e siècle, nul doute qu’Alice Milliat aurait aujourd’hui des dizaines de stades à son nom. Traductrice de profession, Alice Milliat était une sportive convaincue. Elle pratiquait l’aviron, mais aussi la natation et le hockey.

C’est elle qui a eu le mérite de mettre la pression sur les membres alors très misogynes du Comité International Olympique (CIO) pour permettre une plus grande représentation féminine dans un plus large éventail de sports aux Jeux.

Ce processus est d’ailleurs toujours en cours de réalisation. Toutefois la partie est presque gagnée puisque à Tokyo 2020, la parité sera presque atteinte et elle le sera à Paris 2024.

Une dirigeante très engagée

Alice Milliat (gauche) Siegfried Edstrom (costume clair).

Après avoir créé la Fédération Française Sportive Féminine, Alice Milliat avait demandé à l’IAAF d’inclure les épreuves d’athlétisme féminin aux Jeux Olympiques de Paris 1924. Les membres de l’organisation ont refusé. A leur tête, son président, Siegfried Edstrom qui deviendra plus tard, président du CIO. Aussi, a-t-elle organisé le premier événement sportif international féminin à Monte Carlo en 1921.

C’est ainsi que la FSFI a baptisé l’événement de Jeux Olympiques Féminins, qui incluraient tous les sports. Une revanche sur le nombre limité de disciplines autorisées aux femmes dans les Jeux Olympiques officiels de Pierre de Coubertin.

En août 1922, les premiers Jeux olympiques féminins se sont déroulés au stade Pershing à Paris. Ils réunissaient cinq équipes dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Suisse, la Tchécoslovaquie ainsi que le pays hôte, la France.

Excédé par l’utilisation du terme «Jeux Olympiques», le CIO a convaincu Milliat et la FSFI de changer le nom de leur épreuve. En échange 10 épreuves féminines ont été ajouté aux Jeux olympiques d’Amsterdam 1928.

C’est ainsi qu’en marge des Jeux olympiques se déroulaient les Jeux mondiaux féminins. Ils ont eu lieu à Göteborg en 1926, à Prague 1930 et à Londres 1934. Bientôt l’IAAF a fini par reconnaître les records féminins qui y été battus.

Un ouvrage retrace ce parcours exceptionnel.

Londres 1948, le monde change

Aux Jeux olympiques de Londres 1948, même si sur les 4000 athlètes, il n’y avait guère que 400 femmes, la partie était gagnée et ce sont elles, qui ont été les véritables héroïnes des Jeux à commencer par la néerlandaise Fanny Blankers-Koen et la Française Micheline Ostermayer.

La suite, on la connait, le sport féminin est aujourd’hui devenu l’égal du sport masculin. Il est aussi spectaculaire même si les sportives revendiquent à juste raison des revenus égaux à ceux des hommes. C’est le nouveau combat que mènent certaines d’entre elles, comme la footballeuse américaine Megane Rapinoe.

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