Le torchon brûle entre l’Aragon et la Catalogne
La nomination de Mónica Bosch (photo ci-dessous) par le gouvernement de Catalogne comme coordinatrice de la candidature Pyrénées-Barcelone pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030 n’est pas du goût du Gouvernement d’Aragon, associé à la candidature. Mieux même, le président d’Aragon, Javier Lamban a qualifié cette nomination d’« inacceptable ».
Il reproche aux catalans leur manque de concertation et craignent que ces derniers veuillent faire cavalier seul. Comme l’a rapporté le journal El Español, le président Javier Lambán accuse le mouvement indépendantiste catalan de créer un environnement « intolérant et exclusif » pour la candidature de 2030 et de chercher à « ruiner et boycotter » le développement du projet régional.
L’escalade des tensions
Pour bien comprendre le différend, la candidature de Barcelone-Pyrénées est placée sous la responsabilité du Comité olympique espagnol (COE) qui souhaite une candidature commune entre Barcelone d’une part et ses installations sportives et l’Aragon qui jouit des montagnes nécessaires à la pratique des sports d’hiver. Le COE souhaite une égale répartition des rôles entre les deux provinces.
Or, les catalans ne sont pas dans le même état d’esprit. Eux voient dans l’opportunité des Jeux, l’occasion d’un premier grand événement international d’une Catalogne indépendante de la tutelle espagnole.
En novembre de l’année dernière, l’espagnol Juan Antonio Samaranch, vice-président du CIO qui connaît bien les rouages de l’institution avait averti qu’un manque d’unité « entre toutes les institutions impliquées » compromettrait la candidature Pyrénées-Barcelone. On y est !
De plus, un référendum est programmé pour cet été afin de savoir si l’ensemble des populations locales est favorable à l’accueil des Jeux. Il y a tout à craindre d’une telle consultation populaire.
Ajoutons que Barcelone n’écarte pas l’idée de se désengager de ce projet purement espagnol. Le mois dernier une délégation de quatre officiels a rencontré le président du Comité olympique de Bosnie-Herzégovine à Pékin 2022 pour discuter de l’idée d’une candidature commune entre Barcelone et Sarajevo, siège des Jeux d’hiver de 1984. La capitale bosnienne et Barcelone entretiennent des relations historiques et fraternelles. Sarajevo disposent des sites qui manquent à Barcelone. Il suffirait de les réhabiliter.
Madrid renonce aux Jeux d’été de 2036
Une chose est sûre, les deux régions voisines du nord-est de l’Espagne auraient tout intérêt à s’entendre rapidement. Le président du Comité olympique espagnol Alejandro Blanco vient en effet de confirmer que des discussions ont lieu avec le CIO pour l’accueil des Jeux d’hiver 2030. Selon lui, Barcelone et la capitale de l’Aragon, Saragosse disposent d’une vraie opportunité.
En revanche, il n’est plus question que Madrid accueille les Jeux olympiques d’été de 2036. Une rumeur accréditerait l’idée selon laquelle la capitale espagnole pourrait envisager de présenter une nouvelle candidature.
Quoiqu’il en soit, ces conflits locaux et ces tergiversations font les affaires de Sapporo, pour l’heure favorite à l’organisation des Jeux de 2030. Les autres cités rivales de Vancouver et Salt Lake City semblent elles aussi marquer le pas dans leur candidature.
Accord financier trouvé pour le site de voile de Paris 2024
Le président de Paris 2024, Tony Estanguet, a confirmé que le financement du site olympique de voile à Marseille a été finalisé lors d’une visite dans la ville. Le coût total estimé du projet est de 41 millions d’euros dont 25 millions à la charge de la Solideo, l’entreprise publique en charge des projets de construction de Paris 2024.
Le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur financeront les 16 millions d’euros restants.
La ville de Marseille qui profitera du site après les Jeux et qui prend en charge 20 des 25 millions de la Solideo a abandonné l’idée d’une tribune provisoire de 5000 places en raison de problème de sécurité car elle devait être construite au dessus des voies de circulation.
Paris 2024 devra désormais déplacer la tribune vers la plage afin de garantir aux spectateurs une vision de la compétition dans les meilleures conditions.
Ajoutons qu’en marge de la voile, la ville de Marseille accueillera des rencontres du tournoi olympique de football.