Le taekwondo, pieds et poings liés à un scandale

Le taekwondo, une des dernières disciplines entrée au programme des Jeux à Sydney 2000 subit quelques turbulences. Ce sport est au cœur d’un potentiel scandale de corruption au début des années 1990. Si la Fédération internationale et le CIO rejette l’affaire vers leurs commissions d’éthique, il semble qu’il n’y ait pas de fumée sans feu. En effet, l’affaire coïnciderait avec un autre scandale qui a ébranlé le CIO lors de l’attribution des Jeux d’hiver à Salt Lake City. Le nom de l’ancien vice-président du CIO, le coréen Kim un-yong apparaît dans les deux affaires.

 

Dans un article publié par le quotidien britannique The Times, l’ancien chef du marketing et des relations publiques de World Taekwondo (autrefois World Taekwondo Féderation WTF), Ho Kim affirme avoir pris part à de la corruption. Elle visait à permettre à sa discipline d’être choisie au détriment du karaté qui comptait pourtant beaucoup plus de pratiquants dans le monde et qui à l’époque était pratiqué dans un plus grand nombre de pays.

 

C’est ainsi, selon Kim, que des pots-de-vin et des cadeaux transmis par la Fédération internationale de taekwondo à certains membres du Comité International Olympique (CIO) auraient été distribués. Cette corruption se serait déroulée en amont de la Session du CIO de 1994 où l’instance du sport international débattait de l’entrée de nouveaux sports susceptibles de rentrer au programme.

Circulez, y’a rien à voir !

Face à ces accusations, les dirigeants de World Taekwondo assurent aujourd’hui ne pas être informés d’une éventuelle campagne de corruption mise en place dans les années 1990. Toutefois, elle entend transmettre toutes les pièces nécessaires à son comité d’intégrité.

 

De son côté, le CIO demande à « toute personne ayant des préoccupations en matière de bonne gouvernance concernant les membres du CIO » de « contacter la commission d’éthique du CIO ». Mais l’institution ajoute « Le CIO rejette notamment les accusations de Ho Kim, notant qu’il était « pendant de nombreuses années une persona non grata au CIO ».

Au cœur du système

Alors certes, le personnage est particulièrement controversé. Après avoir travaillé au sein de la Fédération internationale de taekwondo, Kim a intégré l’AIBA, l’ancienne fédération internationale de boxe (aujourd’hui IBA). Il a été démis de ses fonctions de directeur exécutif pour avoir soudoyé des responsables pour aider à faire élire son compatriote CK Wu au poste de président. Ses aveux aujourd’hui au Times démontrent en tout cas qu’il était au cœur du système.

 

Ajoutons enfin que l’ancienne Fédération internationale de taekwondo (WTF) était présidée à l’époque par Kim Un-yong, (photo) membre de la commission exécutive du CIO.

Le nom du dirigeant coréen a été cité dans le scandale de corruption concernant l’attribution des Jeux d’hiver à Salt Lake City 2002. Il faisait partie des 14 membres impliqués dans la corruption.

Finalement, il a été « mis hors de cause » avant de tomber en 2004 pour détournement de fonds et corruption dans son pays et condamné à deux ans et demi de prison.

 

Kim Un-yong était l’un des dirigeants du comité d’organisation des Jeux de Séoul 1988 où le taekwondo a alors été accepté comme sport de démonstration. Il s’est éteint en 2017.

AUCUN COMMENTAIRE

POSTER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Verified by MonsterInsights