Les Russes aux Jeux asiatiques, c’est flou !
Hasard du calendrier, au 500ème jour de guerre en Ukraine, la Russie a été autorisée à constituer une sélection de sportifs (avec la Biélorussie) pour participer aux Jeux asiatiques. Ils seront organisés à Hangzhou du 23 septembre au 8 octobre prochain.
Les Jeux asiatiques d’Hangzhou (photo ci-dessus) sont souvent présentés comme la première compétition internationale à laquelle les sportifs russes et biélorusses pourront prendre part après leur exclusion du sport international en février 2022. Cette interdiction avait été prononcée par la majorité des Fédérations internationales (FI) à la demande du CIO, au moment de l’invasion de l’Ukraine pendant la trêve olympique.
Cette participation de la Russie et de la Biélorussie aux Jeux asiatiques correspond à la volonté des Européens de ne pas se confronter à ces deux nations. Dans le même temps, le CIO affiche sa volonté de revoir russes et biélorusses sur la scène du sport international.
De fait, la participation aux Jeux asiatiques permettrait aux deux pays d’obtenir un quota de places pour éventuellement participer aux Jeux olympiques de Paris 2024, l’année prochaine.
Là encore la décision concernant leur participation aux Jeux l’an prochain n’est pas gagnée. Il appartiendra aux instances dirigeantes de chacun des 31 sports au programme de Paris 2024 de décider si elles autorisent les athlètes de Russie et de Biélorussie à y participer.
Pas éligibles pour les médailles ?
Quoiqu’il en soit, les sportifs russes et biélorusses qui participeront aux Jeux asiatiques le feront dans des conditions sévères. Ils devront apparaitre sous drapeau neutre et sans aucun symbole national sur leur équipement. Les sportifs eux-mêmes ne devront en aucun façon représenter une équipe, ce qui implique l’absence des formations de sports collectifs ou les équipes de relais ou des formations de groupe dans les autres sports. Les sportifs présents ne devront pas appartenir à un club lié à l’armée, ni même avoir affiché leur soutien à la guerre.
Malgré cela, la Russie et la Biélorussie semble en mesure de constituer une sélection d’environ 500 sportifs. Des sportifs qui tenteront de réaliser les minimas pour Paris 2024.
Normalement, mais la question n’a plus été tranchée depuis semaines, les médailles seront réservés aux seuls asiatiques. Les dirigeants du Comité olympique asiatique (OCA) exige « l’équité » pour leurs athlètes. Randhir Singh, l’ancien président de l’OCA avait été clair en son temps : « Ils n’interféreront pas dans notre système de médailles ou notre quota asiatique pour les Jeux Olympiques. »
Depuis, le flou !
Depuis ces propos de Singh au printemps, l’Indien a été remplacé par un nouveau président, le cheikh Talal Fahad Al Ahmad Al Sabah du Koweït. Ce dernier n’a fait aucune référence au sujet dans son discours de clôture de l’Assemblée générale du Comité olympique asiatique.
Le président de la Fédération russe de natation, Vladimir Salnikov (photo) a affirmé qu’ils auraient besoin de plus de détails avant de prendre une décision concernant la compétition à Hangzhou 2022. Il espère en discuter à la fin de ce mois. « Nous discuterons de cette question si un libellé clair est reçu d’ici là. »
On le voit, les russes entendent revenir sur la scène internationale, mais pas à n’importe quel prix, ni à n’importe quelles conditions. Ils ne cessent de le dire depuis des mois.