Les joueurs de NHL promis à « l’enfer »
Les joueurs de NHL promis à "l'enfer" Cela faisait 12 ans que les joueurs de la ligue professionnelle américaine de hockey
Les joueurs de NHL promis à « l’enfer »
Cela faisait 12 ans que les joueurs de la ligue professionnelle américaine de hockey sur glace, la NHL, n’étaient pas venus aux Jeux olympiques. Grâce à l’accord obtenu par la Fédération internationale de Hockey (IIFH) et son président, le franco-canadien Luc Tardif, les professionnels américains, canadiens, tchèques, suédois et les autres pourront enfin défendre les couleurs de leur pays. Pour autant, les responsables de la NHL semblent sceptiques.
Samedi 18 octobre
Pour parvenir à l’accord permettant aux professionnels de la Ligue nord-américaine de hockey de participer aux Jeux, les organisateurs des Jeux à Milan ont dû faire des concessions car il n’était pas question de libérer les joueurs plus de 3 semaines. La NHL, c’est de l’argent, ce sont des droits de télévision qui ne dérogent à rien, pas même à cet aimable divertissement que sont les Jeux olympiques où l’on ne gagne que des médailles !
Interrompre le championnat NHL, ce n’est arrivé que 5 fois entre 1998 et 2014. Du coup, les responsables de la NHL en profitent pour informer les joueurs de « l’enfer » qu’ils vont vivre en Europe.
Selon les responsables de la Ligue, la vie olympique n’a que peu de ressemblance avec l’environnement hyper contrôlé et méticuleux de la NHL. Aux Jeux, il y a de nombreux transferts entre les différentes patinoires de Milan et un calendrier exigeant. Ceux qui participeront à la finale olympique devront disputer une dizaine de matches en 12 jours.
Les joueurs vont connaître l’enfer !
Les responsables NHL ont prévenu les joueurs. Ils devront cohabiter avec les quelque 2700 autres sportifs qui participent aux Jeux. Les joueurs de la LNH, habitués à des hôtels de luxe, pourraient bien connaître un retour brutal à la réalité avec des chambres qui n’auront rien de mieux à offrir que la fonctionnalité d’une chambre universitaire.
Compte tenu du calendrier très serré, les joueurs séjourneront au village olympique. Techniquement, il ne leur sera pas interdit de passer une nuit à l’hôtel, mais des sources proches du dossier suggèrent que peu d’entre eux choisiront cette option.
Et puis, les responsables de la NHL ont prévenu, les joueurs subiront des goulots d’étranglement aux points de contrôle de sécurité. Il se dit même qu’ils devront manger la nourriture parfois spartiate des restaurants du Village olympique. L’enfer, on le disait !
Enfin, seule véritable source d’inquiétude pour les boss du championnat nord-américain, l’incertitude concernant l’achèvement des travaux de l’Arena Milano Santagiulia (maquette ci-contre). C’est le principal lieu de compétition. Il s’agit d’une arène magnifique de 16 000 places, mais toujours en construction, à 15 minutes du Village olympique.
L’Associated Press a rapporté que les retards de construction signifient qu’aucun événement test n’aura probablement lieu dans la nouvelle arène avant les Jeux.
Les autres rencontres se joueront dans une autre patinoire, la Milano Rho Arena, à 45 minutes du Village et sans voies dédiées pour y accéder.
Dans la NHL, les horaires de déplacement, le temps de glace, les repas et le repos sont théoriquement planifiés à la minute près. Là, on leur promet quelques improvisations.
Malgré « l’enfer » annoncé, la grande majorité des joueurs trouvent cette expérience très excitante. Il s’agira de leurs débuts olympiques, car l’interruption depuis 2014 de leur présence aux Jeux a privé toute une génération de cette vitrine. Eux, en tout cas, se disent fiers de représenter leur pays et disputer les Jeux.
Comment limiter l’influence des Ligues américaines ?
Cet épisode du poids des ligues professionnelles américaines rappelle étrangement une autre affaire, celle des joueurs professionnels de baseball aux Jeux. Admis au programme olympique à Atlanta 1996, le baseball a été exclu du programme olympique avant les Jeux de Londres 2012. Faute de libérer ses meilleurs joueurs pour participer aux Jeux, le CIO est resté sourd aux récriminations et aux procès intentés par l’IBAF, la Fédération internationale et la Ligue professionnelle américaine (MLB), privée d’audience.
Le baseball n’est plus un sport olympique, tout juste une discipline additionnelle à Tokyo 2020 et Los Angeles 2028.
Plus récemment, la Ligue nord-américaine de basketball, la NBA a également fait pression sur la FIBA, la fédération internationale pour garder le contrôle sur le tournoi olympique de Paris 2024.
Elle ne voulait pas que la première phase du tournoi se déroule à Lille. De plus, la FIBA insistait pour que les joueurs puissent rester au Village olympique et éviter les déplacements de deux heures dans le nord de la France.
Au final, la FIBA a accepté les conditions imposées par l’organisation parisienne. Quant aux joueurs NBA, on ne les a jamais vus au Village olympique. Ils séjournaient dans un hôtel 5 étoiles comme les précédentes sélections professionnelles US depuis la fameuse « Dream Team » de Barcelone 1992.
Reste qu’au final, le dernier mot est revenu aux joueurs. Lorsque les Kevin Durant, Lebron James et consorts ont découvert la salle Pierre Mauroy de Lille, tous ont été impressionnés et la plupart disaient avoir hâte d’y jouer.