Le retour des sportifs russes divise le monde
Les comités olympiques africains se sont prononcés en faveur de la participation des sportifs russes et biélorusses aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Dans le même temps, la Ministre de la culture britannique fort du soutien de 35 pays occidentaux contre le retour des sportifs russes demande aux principaux sponsors du CIO de faire pression sur l’organisation.
Réunis à Nouakchott en Mauritanie (photo), l’association des comités olympiques africains (ACNOA) s’est prononcée à l’unanimité en faveur de la participation des athlètes russes et biélorusses à toutes les compétitions internationales.
Cette prise de position est néanmoins suivie d’une recommandation, que la participation des sportifs russes et biélorusses se fasse « en toute neutralité sans aucun signe identitaire aux Jeux ».
Les comités olympiques africains se sont ainsi alignés sur la position du Comité international olympique (CIO) et ont rejoint le Conseil Olympique d’Asie (COA), qui avait proposé fin janvier d’intégrer les athlètes russes et biélorusses à ses propres compétitions régionales, comme les Jeux Asiatiques.
L’opposition gagne du terrain
Mais la proposition du CIO pour réintégrer les Russes et les Biélorusses est loin de faire l’unanimité. Dans une lettre commune, une coalition de 35 pays dont la France, la Grande-Bretagne, la Suède, la Pologne, les États-Unis et le Canada avait demandé au CIO des « clarifications » sur la neutralité exigée pour les sportifs russes et biélorusses conditionnant leur participation aux Jeux de Paris 2024, tout en s’opposant par principe au boycott des Jeux.
La secrétaire britannique à la Culture Lucy Frazer (photo), qui mène l’opposition, va plus loin. Elle demande désormais aux membres du programme des partenaires olympiques (TOP) du Comité international olympique (CIO) à soutenir une interdiction continue des athlètes russes et biélorusses du sport international.
A l’exception de Panasonic, Lucy Fraser a écrit aux présidents des sociétés Airbnb, Alibaba, Allianz, Atos, Bridgestone, Coca-Cola, Deloitte, Intel, Omega, Proctor and Gamble, Samsung, Toyota et Visa pour demander leur soutien.
« Nous savons que le sport et la politique en Russie et en Biélorussie sont étroitement liés, et nous sommes déterminés à ce que les régimes de Russie et de Biélorussie ne soient pas autorisés à utiliser le sport à des fins de propagande », écrit Fraser.
La réponse du CIO ne s’est pas fait attendre. Il déclare qu’il espère que le gouvernement britannique « respectera l’autonomie du sport. Il n’appartient pas aux gouvernements de décider quels athlètes peuvent participer à quelles compétitions internationales », lit-on dans un communiqué du CIO. « Ce serait la fin du sport mondial tel que nous le connaissons aujourd’hui ».
Les propositions du CIO ont également suscité une réaction furieuse et des menaces de boycott de la part de l’Ukraine.
En réponse, le CIO a averti qu’un boycott serait une violation de la Charte olympique.