Le Kosovo demande au CIO de sanctionner Djokovic
Le Comité olympique du Kosovo demande au Comité international olympique (CIO) l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre de Novak Djokovic. Le joueur serbe a pris a deux reprises une position politique après sa victoire au premier tour des Internationaux de tennis à Roland-Garros.
Au terme de son match contre l’Américain Aleksandar Kovacevic, le joueur serbe a écrit au feutre sur la caméra de la télévision et en serbe alors qu’il s’exprime le plus souvent en anglais : « Le Kosovo est le cœur de la Serbie. Stop à la violence ».
Il a de nouveau réitéré ses propos en conférence de presse, toujours en serbe.
On précise qu’actuellement le Kosovo est le théâtre depuis plusieurs jours d’affrontements entre des membres de la force internationale emmenée par l’Otan (KFOR) présente sur le territoire depuis 1999 et des manifestants serbes nationalistes, minoritaires dans le pays (voir vidéo ci-dessous).
Dans une lettre adressée au CIO, l’instance olympique kosovare accuse Novak Djokovic d’attiser les tensions politiques. Elle estime que le numéro 3 mondial « a violé les principes du sport, les principes fondamentaux de la Charte du CIO sur le plan de la neutralité politique ».
On précise que le père de Novak Djokovic est né au Kosovo et qu’il a toujours une grande influence sur son fils.
Les réactions en cascade
Si le CIO n’a pour l’heure pas réagi, les réactions ont été nombreuses par ailleurs. Ainsi l’ITF, la fédération internationale de tennis estime que « les règles de conduite des joueurs lors d’un tournoi du Grand Chelem sont définies par le règlement des Grands Chelems, édicté par l’organisateur et le régulateur concernés. Il n’y a dans ce règlement aucune disposition interdisant les déclarations politiques de la part des joueurs ».
Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis, a clarifié la position des dirigeants du tournoi de Roland-Garros: « Lorsqu’ils sont en conférence de presse, on ne va pas aseptiser la personnalité des joueurs. On a beaucoup échangé avec l’entourage de Djokovic et ça ne doit pas se reproduire », a-t-il ajouté.
De son côté, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra considère que les propos de Novak Djokovic n’ont pas leur place sur le central de Roland Garros. Interrogée par France 2, Amélie Oudéa-Castéra a évoqué un « message militant » qui « n’est pas approprié », a-t-elle dit.
Le document ci-dessous explique les tensions fortes qui existent depuis le 14ème siècle entre la Serbie et le Kosovo. Tensions qui se sont accrues à la fin du siècle dernier avec le démantèlement de l’ex-Yougoslavie.
🇽🇰🇷🇸 « Le Kosovo est le coeur de la Serbie. Stop à la violence ! » C'est par ces mots que le tennisman Novak Djokovic a déclenché la polémique à @rolandgarros . Alors que les tensions entre les deux pays se ravivent, retour sur l'origine de ce conflit 👇 pic.twitter.com/enUcbkb5GK
— Emilie Aubry – Le Dessous des Cartes (@emilieaubry1) May 31, 2023