Le futur du sport se conjugue au présent
« Garantir que votre Fédération internationale soit en forme pour les matchs et prête pour l’avenir ». C’est sur cette injonction que s’est ouvert le Forum des Fédérations internationales de sport (FIs) 2024 au Musée Olympique de Lausanne. Jusqu’au mercredi 23 octobre, 425 délégués sont réunis pour débattre du thème de cette année « préparer les Fédérations internationales à leur avenir ».
Cet avenir sera « numérique ou pas ». En clair, les fédérations internationales (FI) devront « s’adapter aux défis et innover dans un paysage mondial en constante évolution », a précisé le président de SportAccord, Ugur Erdener. On précise que SportAccord est l’organisme qui régit l’ensemble des Fédérations internationales de sport, olympique et non olympique, appelé autrefois GAISF.
En l’absence de Thomas Bach, actuellement en tournée africaine, c’est sa vice-présidente – qui n’est pas candidate à sa succession – Nicole Hoevertsz (photo) qui a tenu à enfoncer le clou. Son discours aura sans doute marqué les délégués en raison de son caractère offensif. Pour elle, le moment est arrivé de « tracer la voie de l’avenir du sport ».
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Intelligence artificielle et sport électronique
Alors certes, jusqu’à mercredi soir, les délégués vont devoir explorer les pressions auxquelles les FIs sont confrontées. Il y a la question des revenus de plus en plus fragiles alors que les demandes de ressources augmentent. Il est naturellement question de la lutte contre le dopage, de la santé mentale des athlètes, mais la vice-présidente du CIO s’est focalisée sur l’application des nouvelles technologies, notamment l’IA et les Jeux olympiques d’e-sport.
Pour elle, pas de doute, l’IA et les nouvelles technologies transforment le sport de demain.
D’une part parce que l’IA permet de repérer les champions de demain dès leur enfance ou adolescence. Il offre à tous la possibilité de grandir grâce au sport. Les FIs qui ne prendront pas le train en marche seront rapidement dépassées.
Mais la vice-présidente du CIO est allée encore plus loin en parlant des futurs Jeux olympiques du sport électronique, dont la première édition se déroulera l’an prochain en Arabie Saoudite.
Considérant qu’il y a plus de 3 milliards de gamers dans le monde et que bientôt la moitié d’entre eux suivront les retransmissions des compétitions, les FIs devront envisager d’être présentes sur ce terrain. « Les fédérations internationales qui possèdent déjà une version électronique de leur sport susceptible d’être admise au programme des Jeux olympiques de l’e-sport resteront les partenaires privilégiés du CIO, celles vers qui nous nous tournerons ». Inutile de faire un dessin pour celles qui ne prendront pas le train en marche.
D’ailleurs, afin de bien distinguer, le CIO et les sports traditionnels de l’univers de l’esport, une nouvelle structure devrait naître bientôt. Elle sera distincte, mais sous la coupe de l’organisation mondiale du sport qui, lui, n’entend pas rester à quai.