Barcelone et les Jeux : une fois et plus jamais

Il y a moins d’un mois, l’adjoint aux sports de Barcelone, David Escudé, évoquait la volonté de la ville d’accueillir de nouveau les Jeux olympiques. « La flamme olympique brûle toujours. Nous sommes toujours ouverts, que ce soit en 2036, en 2040 ou en 2044 », disait-il.

Quatre semaines plus tard, le discours a changé. Il considère désormais que l’initiative est « absolument inopportune et absolument illogique ».

 

Comment un tel renversement de situation a-t-il pu se produire ?

Sans doute dans le fait que la droite catalane et le parti d’extrême droite Vox aient repris l’idée à la lettre et demandé une délibération dans ce sens en conseil municipal. Partant de l’idée que la récente édition de la Coupe de l’America aurait rapporté à la capitale catalane un impact économique d’environ 1,15 milliard d’euros, les deux partis ont considéré que des Jeux olympiques seraient un jackpot pour la capitale catalane.

 

Le vote soumis en conseil municipal n’a pas été suivi par la majorité de gauche. Le Parti socialiste, actuellement au pouvoir, ses alliés, et le parti nationaliste ERC, indépendantiste, ont voté contre. Le parti de droite Junts, qui est également favorable à une rupture avec l’Espagne s’est abstenu.

Si la Coupe de l’América a été une véritable réussite sur le plan économique, le maire Jaume Collboni considère qu’il n’y aura pas d’autre expérience de cet événement comme le rapporte le quotidien El Pais. Il en est de même, selon lui, des Jeux olympiques.

 


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Barcelone, victime de surtourisme

Si le succès des Jeux de 1992 a transformé Barcelone en une marque mondiale et une destination touristique en plein essor, cela a pris des proportions gigantesques ces dernières années au point que Barcelone est confronté, comme beaucoup de métropoles, au surtourisme. Ce qui était autrefois un avantage est devenu une nuisance considérable pour ses résidents de longue date, qui ont été nombreux à abandonner le centre-ville, envahi par les étrangers.

 

Voilà pourquoi, il n’est pas question de renouveler l’expérience. Un bras de fer est engagé entre ceux qui sont en faveur des prétendues opportunités commerciales que représente la tenue d’un événement sportif aussi grandiose et ceux qui préviennent que les défis urgents de la massification du tourisme ne sont pas près de disparaître.

 

Contrairement à d’autres éditions des Jeux d’été, comme Athènes 2004 ou Rio 2016, où de nombreux sites restent sous-utilisés après les compétitions, les installations olympiques de Barcelone ont connu un succès immédiat et sont toujours au service des habitants d’aujourd’hui.

Les transformations réalisées dans la ville pour les Jeux olympiques ont été présentées comme un modèle pour d’autres villes souhaitant lancer des projets de revitalisation à grande échelle, indique une étude.

 

Après avoir renoncé à l’accueil des Jeux d’hiver 2030, l’idée d’accueillir de nouveau les Jeux d’été semble définitivement rangée au fond d’un tiroir…. sauf si.

Sauf si, Juan Antonio Samaranch Jr. né à Barcelone et candidat à la présidence du Comité international olympique, réactive ce projet s’il emporte les élections en mars prochain.

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