50 ans après, le massacre de Munich fait encore débat

Les proches des 11 entraîneurs et athlètes israéliens tués lors du massacre de Munich 1972 menacent de boycotter l’inauguration du mémorial prévu pour le 50e anniversaire de l’attaque. Elle remettent en cause le montant de l’indemnisation.

 

L’aéroport après l’assaut manqué

On rappelle qu’entre le 5 et 6 septembre 1972, six entraîneurs israéliens, cinq athlètes israéliens et un policier ouest-allemand ont été tués lors d’une attaque du commando Septembre noir. Des membres de l’équipe d’Israël ont été pris en otage après que des terroristes ont fait irruption dans leurs chambres du village olympique. L’entraîneur de lutte Moshe Weinberg et l’haltérophile Yossef Romano ont été tués lors de l’assaut initial.

 

Les assaillants exigeaient que le gouvernement israélien libère des membres palestiniens des prisons d’Israël. Après une confrontation tendue qui a duré plusieurs heures, le groupe a conduit ses otages sur la base aérienne de Fürstenfeldbruck, où lors d’une tentative de libération, tous les otages ont été tués, ainsi qu’un policier et 5 membres du commando terroriste.

Nouvelles tensions entre l’Allemagne et les familles de victimes

Un projet de mémorial est conçu et coordonné par le Musée juif de Munich pour commémorer ce massacre. Il doit être inauguré un peu plus tard dans l’année marquant le 50ème anniversaire de cette prise d’otage. Une cérémonie est prévue dans ce sens.

 

Cependant, Ankie Spitzer, l’épouse d’un des entraineurs assassinés et porte-parole des familles endeuillées, a insisté sur le fait que la question de l’indemnisation doit être résolue pour qu’elles assistent à la cérémonie. Selon elle, les familles réclameraient « une indemnisation normale selon les normes internationales ».

 

Or, pour le gouvernement fédéral allemand, le processus d’indemnisation de l’attaque est terminé. En 2002, il a accepté de verser environ 3 millions d’euros d’indemnisation aux familles des victimes.

Or, selon les normes internationales observées notamment lors de l’attentat commandé par l’ancien dictateur libyen Kadhafi à Lockerbie en 1988, les familles ont perçues 10 millions de dollars d’indemnisation pour chaque victime. Elles souhaitent donc un réexamen de leur situation auquel le gouvernement fédéral allemand ne semble pas prêt.

 

Par ailleurs, les familles critiquent également le manque de transparence des autorités fédérales allemandes en ce qui concerne les dossiers sur la prise d’otage. Le ministre de l’intérieur bavarois a déclaré qu’il était prêt à publier tous les fichiers inédits sur le massacre. Il ne garantit pas que les autorités fédérales en feront autant avec leurs propres dossiers.

C’est là un nouveau point de tension entre les familles de victimes et le gouvernement allemand.

 

Après l’attentat le 6 septembre 1972, les compétitions ont été suspendues pendant 34 heures et un hommage aux victimes a eu lieu au stade olympique. Cependant, le président du CIO de l’époque, l’Américain Avery Brundage, a déclaré : « les Jeux doivent continuer ». Il a été largement critiqué pour son insensibilité. Quelques mois plus tard, il était remplacé par l’Irlandais Lord Killanin.

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