Alors que la France et une partie des pays européens confinent de nouveau leurs populations en raison de la pandémie de Covid-19, le Japon, lui, se porte bien. Dans un pays qui compte 122 millions d’habitants, soit deux fois plus qu’en France, on dénombrait pour la journée du 29 octobre (hier), 736 cas seulement déclarés dans tout le pays.

Depuis le début de l’épidémie, moins de 100.000 personnes ont été affectées par le virus et seulement 1748 personnes y ont laissé la vie.

Des chiffres impressionnants au regard de ceux que nous connaissons en Europe.

Il faut dire qu’au pays du soleil levant, on ne badine pas avec les règles établies. On les respectent, un point, c’est tout. De plus, dans ce pays, la distanciation sociale est élevée au rang d’art de vivre.

Des explications scientifiques ont toutefois été avancées, comme le fait que le pays aurait été touché par un virus comparable, il y a plusieurs mois et que les populations seraient immunisées. Cette explication a été accueillie avec scepticisme. D’autres scientifiques avancent une autre explication, tout aussi peu convaincante et à laquelle personne ne croit vraiment, selon laquelle il y a quelque chose de différent au Japon – un facteur X – qui protège la population contre le Covid-19.

Au fond, l’explication la plus rationnelle, pour expliquer pourquoi le Japon est à ce point épargné, c’est simplement parce que les populations ont su éviter toutes transmissions. Les Japonais ont commencé à porter des masques il y a plus de 100 ans, lors de la pandémie de grippe de 1919. Depuis, ils n’ont jamais vraiment cessé. Dans ce pays, si on tousse ou si on a un rhume, on doit porter un masque pour protéger les autres.

Par ailleurs, dès le début de la pandémie, après une rapide analyse des scientifiques, il a été conseillé aux populations d’éviter les espaces clos et mal ventilés, les lieux très fréquentés et surtout proscrire les conversations en face à face. L’analyse montre que cela a beaucoup mieux fonctionné que demander aux gens de rester confiné chez eux. Car à la différence des pays européens et même de ses voisins, le Japon n’a pas connu de véritable confinement.

Au début du mois d’avril, le gouvernement a décrété l’état d’urgence. Mais la demande de rester chez soi était volontaire. Il a juste été demandé aux entreprises non essentielles de fermer.

Ajoutons que le report des Jeux olympiques, qui aurait permis l’entrée dans le pays de centaines de milliers de personnes venus des quatre continents, potentiellement porteuses du virus, a été salutaire. Depuis l’entrée sur le territoire est sous contrôle.
Aujourd’hui encore les ressortissants de 159 pays du monde sont interdits d’entrée au Japon.

On peut donc considérer qu’il existe un « modèle japonais » dont nombre de pays pourraient s’inspirer.

La préparation des Jeux s’accélère

Dans ce contexte, la préparation des jeux de Tokyo 2020 s’accélère. Tandis que des experts préparent les contre-mesures destinées à permettre l’entrée des sportifs dans le pays, voire celles des visiteurs, le gouvernement est en ordre de bataille derrière son nouveau Premier ministre, Yoshihide Suga, véritable supporter de la candidature olympique.

Les ventes de billets pour les Jeux se portent à merveille et l’impatience gagne le pays. Ainsi le voyage de la flamme olympique dans les toutes les préfectures du Japon qui devait débuter en mars prochain en même temps que le relais de la flamme a déjà commencé. 14 préfectures japonaises vont l’accueillir prochainement.

Du coup, la formation des volontaires japonais et étrangers va elle aussi connaître un nouvel épisode après huit mois sans activité. C’est là, un point sur lequel les organisateurs des Jeux doivent se montrer sensibles car une majorité des 80.000 volontaires sont inquiets (80% selon un sondage interne) pour leur santé au moment des Jeux l’an prochain.

La formation a débuté en ligne et des médias peuvent y accéder pour regarder virtuellement l’une des sessions. 5000 volontaires japonais et étrangers y participent.

Les volontaires devraient reconnaître sur le terrain une partie de leur travail spécifique au printemps 2021 avec une formation complémentaire prévue en avril. Ils devraient disposer de leur uniformes en mai, du moins pour ceux qui devront se poster sur les sites avant l’ouverture des Jeux.