… Et si la crise du Covid-19 était en train de tuer à petit feu le mouvement sportif français ? C’est en tout cas ce que semble indiquer l’ensemble des 95 fédérations sportives françaises dans une lettre ouverte adressée hier à Emmanuel Macron.

Dans ce courrier, les fédérations se disent désemparées et lance un véritable SOS au président de la République.

Fort de garantir l’accès à la pratique sportive au plus grand nombre en même temps qu’il permet la détection et l’éclosion de talents issus de tous les milieux, le mouvement sportif estime que le secteur du sport semble ne pas être reconnu à sa juste valeur dans les priorités d’action du pays en temps de crise.

Dans ce courrier, 95 fédérations françaises disent faire tout leur possible pour s’adapter aux aléas de la doctrine sanitaire en établissant des protocoles exigeants, validés en haut lieu, en tenant compte de la circulation accrue du virus, en mettant en place des « Covid-managers » parmi les 3 millions de bénévoles du mouvement sportif français et pourtant, malgré ces efforts couteux des compétitions et manifestations programmées ou reprogrammées sont annulées, souvent à la dernière minute et en raison d’une application excessive et injustifiée des mesures sanitaires par les autorités locales.
Dans le viseur des fédérations, les décisions disparates des préfectures, des ARS (Agence régionale de santé) qui font que les activités de certains clubs sont à l’arrêt dans de nombreux territoires, y compris dans des zones vertes non soumises au couvre-feu.

Crise sanitaire, mais aussi financière

Après avoir rappelé que le mouvement sportif mesurait pleinement l’ampleur de la crise sanitaire, et qu’il n’entendait pas opposer les secteurs d’activités aux autres, il dit ne pas comprendre « la stigmatisation aussi violente qu’infondée » qu’il subit actuellement car à cette crise sanitaire semble désormais s’ajouter une crise économique.
Ainsi les fédérations déplorent que déjà plus d’un quart des adhésions se font en moins dans les clubs, au point que nombre d’entre eux se demandent s’ils pourront passer l’année. Plus de 80% d’entre eux, seulement animés par des bénévoles, restent encore aujourd’hui exclus des dispositifs d’aides prévus au plan de soutien piloté par le Ministère de l’Économie.

Le sport français constate avec amertume, l’absence de prise en compte des spécificités du secteur par un dispositif d’accompagnement approprié. Il déplore également que les quelques euros promis d’un côté, leur soit repris de l’autre « par des tours de passe-passe indignes et humiliants ».
C’est le sens du SOS adressé au Président de la république afin d’espérer retrouver la considération que le sport mérite et de rappeler que le pays prépare l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 et qu’à ce titre, il devrait être une priorité nationale.
La lettre est conclue avec un avertissement « … Comme vous l’avez indiqué, notre société va devoir vivre avec le virus. Nous devons donc vivre avec lui tant qu’il n’aura pas été vaincu mais nous ne voulons pas disparaître avant lui ».

On devrait savoir rapidement si cet appel à l’aide à été entendu. Emmanuel Macron réunit ce jour un conseil de défense alors que dans le même temps, en soirée, le Premier ministre reçoit en fin de journée « les forces politiques » en vue d’un durcissement des mesures pour lutter contre l’épidémie de coronavirus.