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Les Russes devront attendre leur heure

Le Comité international olympique (CIO) a fait savoir qu’il n’enverra pas pour l’heure d’invitation à la Russie et la Biélorussie pour participer aux Jeux de Paris 2024. Rien n’est perdu pour eux, la décision sera prise « en temps voulu ».

 

Le Comité International olympique n’en démord pas, il souhaite que la période d’exclusion des sportifs russes et biélorusses au sein de la famille olympique prenne fin. Toutefois, compte tenu des difficultés du moment, il diffère de plusieurs mois l’annonce de leur retour. Il observe et prend son temps.

 

Néanmoins, dans une déclaration faite hier depuis le siège du CIO (photo), l’organisation fustige en particulier les gouvernements européens qu’il accuse de réactions négatives « Il est déplorable de voir que certains gouvernements ne veulent pas respecter la majorité au sein du Mouvement olympique ou l’autonomie du sport qu’ils demandent à d’autres pays », lit-on dans le communiqué du CIO.

« Nous n’avons pas vu un seul commentaire de leur part sur leur attitude à l’égard de la participation d’athlètes dont les pays sont impliqués dans les 70 autres guerres, conflits armés et crises dans le monde ».

Un mouvement olympique renforcé

Le CIO affirme par ailleurs que les « interventions politiques » ont « renforcé l’unité du Mouvement olympique ». Il rappelle que les cinq associations continentales de Comités Nationaux Olympiques (CNO) représentant les 206 CNO saluent les recommandations du CIO en faveur de l’autonomie du sport qui garantit que « les compétitions sportives internationales accueillent des athlètes de tous les pays ».

 

De fait, le CIO doit gérer une situation complexe. D’un côté, il est accusé par Moscou d’être « agents des États-Unis », de l’autre il est qualifié par Kiev de ne pas vouloir « isoler les personnes avec un passeport russe ou biélorusse ». Selon le CIO « ces deux positions sont diamétralement opposées à la mission du CIO et à la Charte olympique« .

Pas d’invitation pour 3 CNO

Dès lors où se situe la boussole de l’organisation mondiale du sport ? « Les recommandations du CIO centrées sur l’athlète abordent ses valeurs fondamentales de paix, d’unité, de solidarité et de non-discrimination ».

 

En attendant le CIO a annoncé hier que la Russie et la Biélorussie ne feront pas partie des 203 sur les 206 CNO à qui il enverra des invitations pour les Jeux de Paris 2024 dans une dizaine de jours. Le troisième CNO en attente est celui du Guatemala, actuellement suspendu.

 

Toutefois, il garde ses invitations sous le coude. « Le CIO prendra une décision à cet égard en temps voulu, à sa seule discrétion et sans être lié par les résultats des épreuves de qualification olympique précédentes ». Cette dernière partie de phrase règle la question de la participation des russes et des biélorusses aux Jeux asiatiques à l’automne. Les asiatiques craignaient que la présence des sportifs russes et biélorusses à leurs Jeux les privent de leur quota habituel de places pour Paris 2024.

 

On le voit, le message est très clair : le CIO fera ce que bon lui semble.

Pour l’heure les russes font mine d’être contrariés par cette décision de ne pas être invités dès le 26 juillet, mais ils retiennent l’essentiel : le CIO fera connaître sa décision « en temps voulu ».

 

En attendant, le gouvernement russe ne lâche rien. C’est ainsi que le vice-premier ministre Dmitri Tchernychenko déclarait il y a peu « La Russie n’acceptera pas de participer à des compétitions internationales si ses athlètes sont obligés de condamner publiquement ce qu’elle qualifie d' »opération militaire spéciale » (OSV) en Ukraine ».

Ce dernier connaît bien le monde de l’olympisme. Il occupait il y a peu la fonction de président et directeur général des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Sotchi 2014.

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