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La Seine sera-t-elle dépolluée à temps ?

La Seine jouera un rôle central dans l’organisation des Jeux l’an prochain puisqu’elle devrait accueillir au moins 140 bateaux électriques transportant environ 10.000 athlètes pour la cérémonie d’ouverture olympique. Elle servira également lors des épreuves de triathlon, de natation en eau libre et lors du para-triathlon. Pour cela, le CIO a exigé dans le contrat d’hôte olympique, sa dépollution.

 

Afin de nettoyer les eaux du fleuve dont la baignade est interdite à de rares exceptions depuis 1923, 1,4 milliards d’euros sont investis pour la rendre de nouveau praticable. Il s’agit de nettoyer le fleuve, mais également son affluent, la Marne.

Sans l’organisation des Jeux, nul doute que l’opération de nettoyage n’aurait jamais été engagée de manière aussi rapide et intense. La Mairie de Paris le dit sans ambage, « il aurait fallu des années pour financer l’effort ». Cette fois, l’état français sert d’accélérateur. Il finance la moitié du coût des travaux afin de rendre le fleuve de nouveau ouvert à la baignade, 100 ans après l’interdiction.

Un vaste chantier

Afin de dépolluer le fleuve, il fallait créer de nouvelles stations d’épuration et moderniser celles existantes.

Le traitement se fait classiquement de manière chimique ou par ultraviolet afin de « reverser une eau de meilleure qualité ».

Ainsi certaines stations d’épuration sont équipées de filtres U.V qui éliminent les bactéries entérocoques et E.coli. (photo celle de Valenton dans le Val de Marne)

 

Par ailleurs, la loi olympique adoptée en 2018 a donné deux ans aux quelques 1000 bateaux amarrés sur le fleuve pour se raccorder au réseau d’égouts de Paris. Jusque là, ils vidaient les déchets directement dans le fleuve. Il en est de même pour plusieurs zones pavillonnaires de banlieue.

 

Enfin, plus de 500 millions d’euros sont investis dans des bassins de stockage en sous-sol qui permettent d’éviter les débordements en cas de fortes pluies. Cela évite le déversement d’eaux usées non traitées dans la Seine.

Une de ces installations est en cours de construction à côté de la gare d’Austerlitz à Paris (photo). Elle contiendra l’équivalent de 20 piscines olympiques d’eau sale qui sera traitée au lieu de se retrouver dans la rivière.

Paris en exemple ?

La mairie affirme que la qualité de l’eau de la Seine s’améliore et que davantage d’espèces de poissons sont également apparues. Ainsi on dénombrait 3 espèces de poissons dans la Seine dans les années 1990, il y en a aujourd’hui, 34.

 

La Seine sera surveillée de très près pendant les Jeux, surtout en cas d’épisode pluvieux qui pourrait faire remonter le niveau de pollution. Après les Jeux, il est prévu de rouvrir le fleuve au public à l’été 2025 avec cinq lieux de baignade potentiels actuellement à l’étude.

 

Selon Associated Press, un scientifique qui suit l’évolution de la qualité des eaux de la Seine, Dan Angelescu, estime même que d’autres grandes métropoles dans le monde suivront ce mouvement « parce que beaucoup de villes regardent Paris ». C’est ainsi que déjà, Zurich, Munich ou Copenhague se sont converties à la baignade urbaine en dépolluant leurs eaux.

D’autres villes envisagent de s’y convertir comme Berlin qui voudrait nettoyer la Spree ou Amsterdam qui compte dépolluer ses canaux.

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