La cybersécurité déjà au cœur de Paris 2024
Lors des Jeux de Tokyo 2020, les Japonais ont dépensé des millions de yens pour assurer la sécurité et la cybersécurité des Jeux olympiques. Trois ans avant l’événement, c’est au tour de Paris de se frotter à la question et elle est essentielle.
C’est aujourd’hui au Ministère de l’intérieur à Paris qu’une première réunion doit avoir lieu concernant l’organisation de la sécurité des Jeux olympiques de Paris 2024. Si l’affaire est d’importance, elle revêt un caractère encore plus épineux compte tenu de l’originalité de la cérémonie d’ouverture qui se déroulera sur la Seine.
C’est inédit en effet, pour la première fois, ce n’est pas un stade, mais un décor naturel qui servira de scène à l’événement : la seine comme scène (photo) des cérémonies.
Sur ce dossier, il semble qu’entre la volonté du COJO de réaliser quelque chose de spectaculaire et le ministère de l’intérieur qui tente d’évaluer les moyens nécessaires, des tensions seraient apparues. Mais ce point ne sera aujourd’hui qu’accessoire. Celui qui va primer concerne la cybersécurité de l’événement.
La cybersécurité en pôle
Pour évaluer les menaces, il faut se rappeler que lors des Jeux de Tokyo, l’état japonais a dû dépenser des sommes considérables pour faire face aux risques d’attaques terroristes venus de la terre et des airs. Les bateaux étaient interdits de rentrer dans la baie de Tokyo au moment des Jeux. Les avions n’avaient plus le droit de survoler l’espace aérien.
S’agissant des cyberattaques, l’organisation olympique a dû déployer des moyens de vigilance considérables. Elle ne l’a pas fait pour rien, puisqu’aucune attaque grave ne s’est produite pendant les Jeux en dépit de 4,4 milliards « d’événements de sécurité » qui ont été déjoués, soit 8 fois plus que lors des Jeux de Rio 2016. Cela représente 815 événements par seconde selon l’entreprise française Atos qui en était chargée.
A Paris également, on ne prend pas la question à la légère. Le ministre de l’intérieur en personne, Gérald Darmanin va présider la réunion du jour. Les patrons de la police et de la gendarmerie nationale, le préfet Ziad Khoury, coordinateur national de la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 seront présents. Le président de Paris 2024 Tony Estanguet n’a pas été invité et les participants ne devront rien communiquer aux médias à leur sortie de la réunion.
Atos, l’expérience d’un acteur majeur
C’est une fois encore, le groupe Atos, partenaire du Comité International olympique (CIO) et désormais de Paris 2024 qui sera chargé du dossier cybersécurité.
L’entreprise compte 110.000 salariés dans le monde. Son siège est à Bezons dans le Val d’Oise. Elle devra sécuriser numériquement les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et notamment la planification, la préparation, la fourniture de produits et services de cybersécurité.
On rappelle que le COJO avait à l’origine prévu une enveloppe de 182 millions pour la sécurité. Lors des ajustements budgétaires de l’année dernière, cette enveloppe a été portée à 295 millions et la facture pourrait encore grimper d’ici 2024.