Kamila Valieva suspendue quatre ans

C’est peu dire que la décision était attendue. Le Tribunal arbitral du Sport (TAS) a rendu son verdict après 2 ans d’attente, la jeune patineuse russe Kamila Valieva est interdite de compétition pour quatre ans.
Il aura fallu deux ans à la justice sportive pour prendre une décision concernant le cas de la patineuse russe Kamila Valieva. Le TAS l’a reconnue coupable d’avoir « commis une violation des règles antidopage (VRAD) conformément à l’article 4.1 du Règlement antidopage panrusse du 24 juin 2021 », a déclaré la plus haute juridiction du sport. « Une période d’inéligibilité de quatre ans est imposée à Mme Valieva, à compter du 25 décembre 2021 » indique le TAS dans son jugement.
« Tous les résultats du concours de Mme Valieva du 25 décembre 2021 sont disqualifiés, avec toutes les conséquences qui en découlent (y compris la confiscation de tous les titres, récompenses, médailles, gains, prix et frais de comparution) », a ajouté le TAS.
Le jugement
Si la décision juridique a été longue à prendre, c’est parce que Kamila Valieva n’a que 15 ans lorsqu’elle est testée positive, ce qui soulève des questions non seulement sur sa culpabilité, mais également sur la façon dont elle a été traitée en tant que mineure, sur la manière dont le test a été effectué et sur la valeur du test.
L’Agence russe antidopage (RUSADA) a blanchi Valieva.
L’affaire a été renvoyée devant le TAS parce que l’Agence mondiale antidopage (AMA) et l’Union internationale de patinage (ISU) ont alors fait appel de la décision de RUSADA.
Trois juges du TAS se sont réunis à Lausanne en septembre pour entendre l’affaire. Valieva et certains experts et témoins ont participé par vidéoconférence.
Rappel de l’affaire
En février 2022, lors des Jeux de Pékin, Valieva est devenue la première patineuse artistique à réussir un quadruple saut en compétition olympique. Elle a aidé la Russie à remporter l’or dans la compétition par équipe. Le lendemain, on annonce qu’elle a été testée positive à la trimétazidine, un médicament utilisé pour traiter l’angine de poitrine lors d’une compétition deux mois plus tôt en Russie. La trimétazidine est interdite aux sportifs.
Sous la pression de la suspicion, Valieva a craqué à Pékin, trébuchant quatre fois dans le programme long et terminant en larmes son programme. Elle a chuté de la première place lors des épreuves imposées à la quatrième place à l’issue du libre.
Et maintenant ?
La sanction prend effet à partir du 25 décembre 2021, ce qui signifie que la jeune championne russe pourra de nouveau reprendre la compétition dans un an.
En attendant, tous les résultats, titres, médailles ou récompenses qu’elle a remportés depuis seront nuls et non avenus. La Russie perd donc la médaille d’or qu’elle a remportée dans la compétition de patinage artistique par équipes à Pékin 2022. Elle reviendra aux États-Unis qui ont terminé à la deuxième place.
L’Agence mondiale antidopage (AMA) a salué l’interdiction, mais dans son communiqué vise les véritables responsables, ceux qui ont dopé Kamila Valieva, qui n’avait que 15 ans à l’époque. « Nous encourageons les gouvernements à envisager de criminaliser la fourniture de substances dopantes aux mineurs ». Indique Witold Bańka, le président de l’AMA. « Le dopage des enfants est impardonnable », a déclaré l’AMA dans son communiqué.
Réaction à Moscou
La Russie a réagi à l’arbitrage du TAS et le communiqué est venu de très haut, du Kremlin. Il estime que le verdict est une décision « politisée ». « Bien sûr, nous ne sommes pas d’accord avec cela… De mon point de vue, c’est évidemment politisé », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux agences de presse russes.
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