World Aquatics aide à raccrocher les palmes

Les meilleurs nageurs mondiaux engagés dans les compétitions de World Aquatics bénéficieront d’un fonds d’indemnisation post-carrière de 10 millions de dollars. Il est destiné à les aider à gérer la transition vers une nouvelle étape de leur vie. Ce projet pourrait inciter les autres fédérations à suivre cette voie. 

Vendredi 10 octobre 2025

World Aquatics est actuellement sur tous les fronts. Non seulement la Fédération internationale de natation vient de lancer la construction de son nouveau siège. Elle déménage en 2028 de Lausanne à Budapest, l’une des villes phares pour l’organisation de la natation internationale, mais elle affirme disposer d’une santé financière resplendissante.

Au passage, le nouveau siège de 20 000 m2 dans le quartier des Thermes Szechenyi disposera de bureaux, bien sûr, mais également d’un centre d’entrainement et d’hébergement de classe internationale.

World Aquatics a affiché, en 2024, un chiffre d’affaires de 108 millions de dollars, soit un excédent de 51 millions. La Fédération internationale a donc décidé de débloquer 10 millions de dollars pour le fonds de compensation après carrière. Elle entend ajouter de 1 à 2 millions par an par la suite, en plus des fonds collectés auprès des donateurs et des sponsors.

De quoi s’agit-il ? D’une aide à la réinsertion des champions qui ont besoin d’un soutien pendant leur carrière, mais sans doute plus encore dès la fin de leur carrière sportive. Pour eux, l’année la plus difficile commence.

Ce moment est non seulement un changement majeur dans leur vie quotidienne, mais la plupart ne bénéficient plus d’aucun revenu. World Aquatics entend les soutenir financièrement.

Veiller à une répartition équitable

C’est ainsi que les nageurs et nageuses sous toutes ses formes (piscine, eau libre ou artistique), les plongeurs et plongeuses et les joueurs et joueuses de water-polo qui participent à certaines manches de Coupes du monde et aux championnats du monde respectifs recevront un pourcentage (pour les épreuves individuelles) ou une somme fixe (pour les sports d’équipe) de leurs gains lors de ces épreuves.

On le voit, plus les nageurs obtiennent de bons résultats et plus le montant de l’aide qui leur est apportée sera conséquent.

Sur ce point, le directeur général de World Aquatics, l’Américain Brent Nowicki (photo) s’explique : « Il y a des athlètes qui n’ont jamais gagné de prix… qui font ça par passion, et quand ils prennent leur retraite, leurs gains chutent de zéro à zéro. L’impact est probablement moindre que pour quelqu’un qui a gagné un peu d’argent et qui, tout d’un coup, n’a plus rien ».

La Fédération internationale devra sans doute à l’avenir ajuster les mécanismes de perception. On comprend que l’arrêt d’une carrière est difficile pour ceux qui bénéficiaient d’aides confortables et de sponsors. Mais il serait aussi injuste de contribuer à enrichir seulement les plus riches. Reste que le projet de World Aquatics a le mérite d’exister et montrer la voie aux autres Fédérations internationales.

On devine en tout cas que ce projet n’est pas dénué d’intérêt pour la Fédération internationale de natation. Il s’agit également d’une mesure d’incitation à participer à ses compétitions : les épreuves de Coupes du monde et les Championnats du monde. Pour être éligibles, les nageurs devront participer à au moins 75% des épreuves sur leurs quatre dernières années de carrière.